INTERNET ET EDUCATION

UTOPIE et CRITIQUE


T. Berners-Lee
M. Castells
V.Cerf
P. Lévy
N. Negroponte
J. de Rosnay

............................

P.Breton
N. Carr
Finkielkraut & Soriano
D. Maniez
P. Virilio
D. Wolton

C.Anderson
R.Barbier
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M.Chollet
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J.Dufresne
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S.Jobs
G.P.Landow
J-L.Guédon
P.Himanen
D.de Kerckhove
T. O' Reilly
F.Pissani, D.Piotet
 

Consultez aussi:

LIVRES ET THÉORIES  -  Web et Education

Bibliographies NTIC Internet et Langues
 

 
La question:  Qu'est-ce qu' Internet? convoque plusieurs domaines de recherche:

- une technologie  (cybernetique, informatique)

- un  média   (théorie de l' information et de la communication, sémiotique)

- un support et un réseau - multimédia - qui intègre des systèmes de signes:  langues, images, sons  (sémiologie, linguistique,  théories de l'audio-visuel)

- un espace (cyberespace) ouvert à tous les savoirs et à toutes les pratiques: bibliothèque universelle

- une forme arborescente d'organiser (classification), élaborer (création) et   penser (réflexion) le monde dans la quête de la connaissance toujours en construction: intelligence collective  (philosophie, psychologie, didactique)
 

 
             RETOUR  MÉTHODOLOGIES
 

TECHNOLOGIES DE L'INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION
 

 « L'intégration potentielle de textes, d'images et de sons en un même système, interagissant à partir de multiples points, dans un temps choisi (réel ou différé), au sein d'un réseau global auquel on peut accéder librement et à faible coût, transforme fondamentalement en effet le caractère de la communication. Or la communication modèle la culture de manière décisive, dans la mesure où [...] nous ne voyons pas la réalité telle qu'elle est mais telle que sont nos langages. Et nos langages sont nos médias. Nos médias sont nos métaphores. Et nos métaphores créent le contenu de notre culture ».
               Castells, M.(1998)  La société en réseaux. L'ère de l'information, Paris, Fayard



Castells, MDossier - Conférences - Entrevistas
Conférences et entretiens - Dossier Campus Education
La dimensión cultural de Internet UOC (2002)  Extrait: Internet como producción cultural


Chollet, M. Marchands et citoyens: la guerre de l’internet - Internet Archive
         Le "culte d' Internet", un mythe boomerang
              Périphéries - M. Chollet et T. Lemahieu
          L'esprit d'escalier - Mona Chollet sur Arteradio
 

Cloutier, J.P.    Le blogue  http://www.cyberie.qc.ca/jpc/blogger.html
                  Les Chroniques de Cybérie  -_Archives

Cornella, A.   Publicaciones  - QuadernsDigitals.net
                    ¿Cómo sobrevivir a la infoxicación?
 


Dufresne, J.  http://www.agora.qc.ca/cvdufresne.html
Textes et réflexions sur les inforoutes. Synthèse   http://agora.qc.ca/activ.html


Guédon, J-L.  Publications
                    La planète cyber. Internet et Cyberespace
 

Edgar Morin   E. Morin et l'éducation du futur - Dossier
                    Dossier Encyclopédie de l' Agora   http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Edgar_Morin
                    Les sept savoirs nécessaires à l’éducation du futur http://www.agora21.org/unesco/7savoirs/


Negroponte, N.  http://web.media.mit.edu/~nicholas/
Livre: Being digital - L'Homme numérique (1995), selected chapters:
http://www.obs-us.com/obs/english/books/nn/bdcont.htm
N. Negroponte - Wikipedia http://en.wikipedia.org/wiki/Nicholas_Negroponte
N. Negroponte - Entretien R.Canada http://www.radio-canada.ca/branche/v1/02/soc.htm
Conferencia N.Negroponte  in Global Education Forum - 7 videos Youtube
Interview Negroponte:"Twitter me semble être une mode passagère" - CyberP@is
 

Joël de Rosnay  -  Dossier et  réflexions sur Internet en éducation
 

Le site TACT  (TéléApprentissage Communautaire et Transformatif) Université de Laval
                    Intégration del TIC en éducation http://www.tact.fse.ulaval.ca/tact2/integration2.html


Virilio, P.   Wikipedia - P. Virilio   -   Bibliography
            Penser la vitesse - Arte
 

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INTERNET

  "On devrait donc plutôt parler de " système technologique complexe " lorsque l’on se réfère au réseau des réseaux et en particulier au web, plutôt que de l’assimiler, comme on le fait trop souvent, à une "nouvelle technologie de l’information et de la communication"
                      Joël de Rosnay, in La société de l’information au XXIe siècle : enjeux, promesses et défis
 

Présentation d' Internet http://www.bibl.ulaval.ca/vitrine/giri/mod1/1survol.htm
Description globale d' Internet: http://www.bibl.ulaval.ca/vitrine/giri/mod1/1_1.htm
Quelques notions techniques: http://www.bibl.ulaval.ca/vitrine/giri/mod1/1_2.htm

Histoire d'Internet par Jacques Dufresne http://agora.qc.ca/rech_int.html

De Paul Otlet à Internet. "Une Histoire" par J.M.Noyer (1997)    http://www.uhb.fr/urfist/SerreDEF.htm

The Roads and Crossroads of Internet History 1995-1998 by Gregory R. Gromov http://www.internetvalley.com/intval1.html

List of Internet Histories - Internet Society  http://www.isoc.org/internet/history
 


Cebrian, J.L. (1998)  La red. Cómo cambiarán nuestra vida los medios de comunicación,Taurus, Madrid
Fragmentos in Radio El espectador.Uruguay http://www.espectador.com/text/sartori/lared.htm

Pekka Himanen Site officiel
                     L'Ethiquehacker - Préface  - Résumé
 


Tim Berners-Lee   Web site   http://www.w3.org/People/Berners-Lee/
The future of the Web- LCS 35th anniversary talk transcript
Realizing the full potential of the web (1997/12/3)
Tim Berners-Lee  -  Ressources
 
 


Vinton Cerf  Wikipedia   -  Publications
         Internet en el siglo XXI: la ola imparable - Conferencia UOC-  2000
      Le futur de l’internet, selon Vint Cerf  -   ReadWriteWeb
 

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MÉDIA / HYPERTEXTE / HYPERMÉDIA


  "(Internet) C'est un nouveau média interactif, dont la particularité par rapport à l'écrit, la radio et la télévision, est de comprimer dans un temps plus restreint, et dans un espace compacté, un grand nombre de canaux de communication humaine : l'image, l'écrit, le son, la vidéo, etc."
                                                                                                (J. de Rosnay, Passions sur Internet)
 

  " Internet ... no es simplemente una tecnología; es el medio de  comunicación que constituye la forma organizativa de nuestras sociedades, es el  equivalente a lo que fue la factoría en la era industrial o la gran corporación en la  era industrial. Internet es el corazón de un nuevo paradigma sociotécnico que  constituye en realidad la base material de nuestras vidas y de nuestras formas  de relación, de trabajo y de comunicación. Lo que hace Internet es procesar la  virtualidad y transformarla en nuestra realidad, constituyendo la sociedad red,  que es la sociedad en que vivimos."
                                                                (Castells, M. (1999), Internet y la sociedad red. UOC)
 
 

 "Les liens peuvent renvoyer à des adresses abritant non pas un texte défini mais des données mises à jour en temps réel : résultats statistiques, situations politiques, images du monde transmises par satellites... Ainsi, comme le fleuve d'Héraclite, l'hypertexte n'est jamais deux fois le même. Alimenté par des capteurs, il ouvre une fenêtre sur le flux cosmique et l'instabilité sociale."
                                                     (Lévy, P. (1995)  Sur les chemins du virtuel, La Découverte, Paris)
 

Dossier sur l'hypertexte  http://www.grenoble.iufm.fr/departe/francais/hypertxt/default.htm

Hypermédia et apprentissage - Colloque - Educnet
http://www.educnet.education.fr/dossier/archives/hypermedia
 
 

M. Castells (2002) La dimensión cultural de Internet, UOC (2002)   Voir extrait


George P. Landow  Homepage     -       Websites
                        Cyberspace, Hypertext, and Critical Theory Web
                 Hypertext and Critical Theory
 

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MULTIMÉDIA

  ".. lo que Internet sí está haciendo es convertirse en el corazón de  articulación de los distintos medios, de los multimedia. Es decir, de ser el  sistema operativo que permite interactuar y canalizar la información de qué pasa,  dónde pasa, qué podemos ver, qué no podemos ver y ser, por tanto, el sistema  conector interactivo del conjunto del sistema multimedia."
                                                                     (Castells, M. (1999), Internet y la sociedad red. UOC)
 

Bibliographies sur le multimédia http://www.inrp.fr/Tecne/TecneDoc/MultimedD.htm
 

                                                         *        *       *
 

Lancien, T. (1998), Le multimédia, Paris : CLÉ International, Collection Didactique des langues étrangères.
                  Voir analyse de "Le multimédia" par M.Pothier: http://alsic.univ-fcomte.fr/Pdf/a12liv.pdf

 "1. Évolution technologique et multimédia
Thierry Lancien part de la définition du multimédia donnée par le GAME (Groupe audiovisuel et multimédia de l'édition) : "oeuvre qui comporte sur un même support un ou plusieurs des éléments suivants : texte, son, images fixes, images animées, programmes informatiques et dont la structure et l'accès sont régis par un logiciel permettant l'interactivité".

2. Les attributs du multimédia
 L'hypertexte est en effet la première caractéristique du multimédia ; comme chacun le sait aujourd'hui, cela
 La multicanalité ou coexistence de divers canaux de communication sur un même support a ceci de nouveau
 La multiréférencialité directement liée aux deux dernières potentialités permet de relier un document avec
 L'interactivité enfin, mot magique qui s'entend ici comme "réactions différenciées d'une mach.

3. Le multimédia hors ligne
L'auteur oppose le multimédia hors ligne, comme les cédéroms qui sont autonomes, au multimédia en ligne, accessible sur le réseau, comme Internet, tout en signalant que le hors ligne peut fort bien être accessible sur le
3.1. Cédéroms de langue  /  3.2. Cédéroms grand public

4. Le multimédia en ligne
       Il s'agit évidemment d'Internet, le réseau des réseaux que l'auteur analyse d'abord en fonction de l'usage que peuvent en faire des enseignants : il y voit un outil d'information et de formation continue et un pourvoyeur de documents pédagogiques pour la classe ne même temps qu'un moyen d'exposition à la langue (au même titre que les autres médias audio-visuels). Ces avantages l'emportent sur les inconvénients qui sont d'abord les problèmes d'équipement des pays pauvres, la richesse très inégale des sites Internet et le fait que l'information n'induit pas automatiquement le savoir. C'est au niveau de l'échange de savoirs et du travail coopératif vus comme une formation partagée..."

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  CYBERESPACE  / BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE

  "La mémoire collective mise en acte dans le cyberespace (dynamique, émergente, coopérative, retravaillée
en temps réel par des interprétations), doit être nettement distinguée de la transmission traditionnelle des
récits et des savoir-faire, comme des enregistrements statiques des bibliothèques."
                                        (Lévy, P. L' intelligence collective et ses objets. http://www.t0.or.at/levy/plevy.htm)
 

  "Enfin et surtout, un ordinateur branché sur le cyberespace peut faire appel aux capacités de mémoire et de calcul d'autres ordinateurs du réseau (qui, eux-mêmes, en font autant), ainsi qu'à divers appareils distants de capture et d'affichage d'information. Toutes les fonctions de l'informatique (saisie, numérisation, mémoire, traitement, affichage) sont distribuables et, de plus en plus, distribuées. L'ordinateur n'est plus un centre mais un lambeau, un fragment de la trame, un composant incomplet de l'universel réseau calculant. Ses fonctions pulvérisées imprègnent chaque élément du technocosme. A la limite, il n'y a plus qu'un seul ordinateur, un seul support pour texte, mais il est devenu impossible de tracer ses limites, de fixer son contour. C'est un ordinateur dont le centre est partout et la circonférence nulle part, un ordinateur hypertextuel, dispersé, vivant, pullulant, inachevé, virtuel, un ordinateur de Babel : le cyberespace lui-même."
                                                  (Lévy, P. Sur les chemins du virtuel - Lien texte)
 

P.Lévy , Extraits de Cyberculture - Internet Archive
 

RETOUR QUESTION

                                                                           *            *            *

    Internet représente une bibliothèque universelle  interactive et dynamique qui conjugue l' information, la communication et la recherche (quête de la connaissance), en dépassant les attitudes passives et statiques. Ici les savoirs ne sont pas organisés de manière pyramidale, mais transversale et arborescente:
 

  "sur Internet l’usager a la possibilité de créer de l'information. De passif il devient actif et même interactif, ou plus encore, intercréatif. Il devient émetteur d'informations et peut explorer l'information proposée par les autres. Ces pratiques remplacent la logique traditionnelle de diffusion, par une logique de navigation et donc de responsabilisation face à la masse des informations proposées. On voit ainsi les différences, mais aussi la complémentarité, entre une collectivité publique et une communauté virtuelle. La première est un ensemble d'individus gérés de manière pyramidale par une voie hiérarchique traditionnelle, la seconde, un réseau transversal de personnes qui communiquent sous la forme d’un " réseau pensant "
                              (Rosnay, 1998 La société de l’information au XXIe siècle : enjeux, promesses et défis)
 

 " Les métaphores centrales du rapport au savoir sont donc aujourd'hui la navigation et le surf, qui impliquent une capacité d'affronter les vagues, les remous, les courants et les vents contraires sur une étendue plane, sans frontières et toujours changeante.  En revanche, les vieilles métaphores de la pyramide (gravir la pyramide du savoir) de l'échelle ou du cursus (déjà tout tracé) fleurent bon les hiérarchies immobiles de jadis."
                             ( Lévy, 1998 Cyberculture - Rapport au Conseil de l'Europe)
 

 "Imaginez-vous dans une bibliothèque. Vous avez le choix entre fermer les yeux et tâtonner pour trouver le livre que vous cherchez et consulter le catalogue de la bibliothèque. Le catalogue, c'est le moteur de recherche.
  Le web sémantique devrait permettre de fournir au catalogue une somme d'attributs pour chaque livre:
auteur, nombre de pages, date de création et, surtout, résumé. Le défi du web sémantique sera de permettre la création d'informations sur l'information (des métadonnées), et de formuler ces infos dans un langage compréhensible pour une machine."
              (Berners-Lee, Le web du futur est dans nos crânes. ZDNet France)
 

  "Fondamentalement, Internet est un réseau d'information à échelle planétaire où nous pouvons consulter toutes sortes de messages, essentiellement écrits. Il est vrai que,comme système multimedia, Internet peut actualiser images et sons, mais le rôle de l'écrit constitue sa fondation incontournable. La notion de "livre électronique" traduit assez bien sa nature hybride, où l'écriture est le fil conducteur qui relie les infinis sauts de page ou liens. C'est ainsi que l'image d'une bibliothèque universelle se présente facilement à notre esprit.

Actuellement il faudrait plutôt parler d'une bibliothèque qui se construit au jour le jour, où la place des livres est très réduite, par comparaison avec les fichiers, brochures et périodiques. Dans ce sens nous pourrions définir Internet comme une bibliothèque universelle de l'information et probablement elle deviendra un jour une bibliothèque de la connaissance et des savoirs."
                   (FLE et Internet: 1: L' information: Internet ou la bibliothèque universelle, Revue THOT)
 

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   ARBORESCENTE  INTELLIGENCE COLLECTIVE

             (Internet) ... un réseau transversal de personnes qui communiquent sous la forme d’un "réseau pensant".
                                          Rosnay, J. (1998) La société de l’information au XXIe siècle: enjeux, promesses et défis
 

 "L'extension du cyberespace représente sans doute le dernier en date des grands surgissements d'objets inducteurs d'intelligence collective. Qu'est-ce qui rend Internet si intéressant ? Dire qu'il est "anarchiste" est une manière beaucoup trop grossière de présenter les choses. C'est un objet commun, dynamique,construit, ou tout au moins alimenté, par tous ceux qui s'en servent.
                             (in Lévy, P. L' intelligence collective et ses objets, http://www.t0.or.at/levy/plevy.htm)
 

Lévy, P. (1995) Des Arbres de Connaissances  - Textes Conférence prononcée à l'université de Caen

Lévy, P. (1995)  Sur les chemins du virtuel, La Découverte, Paris
                        Voir les chapitres:
                         - La virtualisation de l'intelligence et la constitution du sujet
                         - La virtualisation de l'intelligence ou la constitution de l'objet
 

Lévy, P. L' intelligence collective et ses objets  http://www.t0.or.at/levy/plevy.htm
  Face aux médias classiques (relation un-tous) les nouvelles formes d' intelligence collective présentent une structure de communication "tous-tous" .  "Dans le cyberespace ... chacun est potentiellement émetteur et récepteur dans un espace qualitativement différencié, non figé, aménagé par les participants, explorable. Le World Wide Web est un
tapis de sens tissé par des millions de gens et remis toujours sur le métier. Du raboutage permanent de millions d'univers subjectifs (les "sites web") émerge une mémoire dynamique, commune "objectivée",navigable."
 

Lévy, P. (1996)  La cibercultura y la educación. Conferencia La Universidad en la Sociedad
     de la Información. Sao Paulo. http://www.infoage.ontonet.be/levys.html  Extraits:
"Toda reflexión seria sobre el futuro de los sistemas de educación y capacitación en la cibercultura debe basarse en un análisis de los cambios que experimenta nuestra relación con el conocimiento."

(...) "el ciberespacio constituye un soporte para las tecnologías intelectuales que amplifican, exteriorizan y modifican numerosas funciones cognitivas del ser humano: la memoria (bases de datos, hiper-documentos, archivos numéricos de todo tipo), la imaginación (simulaciones), la percepción (sensores numéricos,telepresencia, realidades virtuales), los razonamientos (inteligencia artificial, modelización de fenómenos complejos)."

Lévy, P. (1998) Cyberculture - Rapport au Conseil de l'Europe - Version provisoire

Anonyme- L’intelligence collective, une nouvelle utopie de la communication?  http://membres.multimania.fr/natvidal/levy.htm


De Kerckhove, D. (1999)La piel de la cultura: Investigando la nueva realidad electrónica
Reseña/Indice http://www.ucm.es/info/especulo/numero12/d_dekerc.html
Inteligencias en conexión, Gedisa, Barcelona 1999        Frul 1   TR30-EM7S-LYJE-2EU7-HQBM
Interviews dans la revue "Mediamente":  http://www.mediamente.rai.it/home/bibliote/biografi/d/dekerckh.htm
Network Art and Virtual Communities (Art Futura 1995)www.va.com.au/parallel/x2/journal/derrick_dk/ddk.html

Cobo Romaní, C., Pardo Kuklinski, H. (2007). Planeta Web 2.0. Inteligencia colectiva o medios fast food.
Grup de Recerca d'Interaccions Digitals, Universitat de Vic. Flacso México. Barcelona/México DF http://www.planetawebdospuntocero.net/

Howard Rheingold (virtual communities, smart mobs, foules intelligentes) Wikipedia: http://en.wikipedia.org/wiki/Howard_Rheingold
Howard Rheingold's Web site: http://www.rheingold.com/
The Virtual Community (1993) http://www.rheingold.com/vc/book/intro.html

Tim O'Reilly (Web 2.0)  Wikipedia:  http://en.wikipedia.org/wiki/Tim_O'Reilly
O'Reilly's home page  http://tim.oreilly.com/

Dossier: LIVRES ET THEORIES - Web et Education
http://flecampus.ning.com/profiles/blogs/livres-et-theories-web-et
 
 
 

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Vocabulaire d'Internet - Banque de terminologie du Québec

Glossaire informatique - R.Vaillancourt

 


 

Pekka Himanen (2002), L'Ethiquehacker

           Préface
"Au cœur de notre temps technologique se trouve un fascinant groupe de personnes qui se baptisent elles-mêmes hackers. Ce ne sont pas des stars du petit écran dont le nom est célèbre, mais tout le monde connaît leurs contributions. Celles-ci constituent une partie importante des fondations technologiques de notre nouvelle société émergente: Internet et la Toile (qu’on rassemblera tous les deux sous l’appellation Net), les ordinateurs personnels et un nombre important des logiciels qui les font tourner. Le Jargon file des hackers, rédigé collectivement sur le Net, les définit comme des individus qui "programment avec enthousiasme" et qui croient que "le partage de l’information est un bien influent et positif et qu’il est de leur devoir de partager leur expertise en écrivant des logiciels libres et en facilitant l’accès à l’information ainsi qu’aux ressources informatiques autant que possible". Telle est l’éthique hacker depuis qu’un groupe de programmeurs passionnés du MIT a commencé à se nommer hackers au début des années 1960. Plus tard, au milieu des années 1980, les médias ont commencé à appliquer ce terme aux pirates informatiques. Afin d’éviter toute confusion avec les auteurs de virus ou les responsables d’intrusion dans des systèmes informatiques, les hackers ont baptisé ces personnages destructeurs des crackers. Dans ce livre, la distinction entre les deux est faite.

Mon premier intérêt pour ces hackers était de nature technologique compte tenu du fait impressionnant que les symboles les plus célèbres de notre temps — le Net, les ordinateurs personnels et des logiciels comme le système d’exploitation Linux — avaient été développés non pas par des entreprises ou des États mais par quelques individus enthousiastes qui avaient commencé à réaliser leurs idées en s’associant à d’autres personnes aussi inspirées et en adoptant un rythme autonome. Ceux qui sont intéressés par leurs développements peuvent se reporter à l’appendice "Une brève histoire de l’hackerisme informatique" en fin de volume. Je voulais comprendre la logique interne de cette activité, ses forces motrices. Néanmoins, à mesure que je m’intéressais aux hackers informatiques, je me suis rendu compte qu’il y avait quelque chose de plus fort chez eux, car ils représentaient un plus grand défi intellectuel pour notre époque. D’ailleurs, ils ont toujours eux-mêmes envisagé une dimension plus large à leurs façons de voir. Leur Jargon file souligne qu’un hacker est à la base "un expert ou un enthousiaste de toute nature. On peut être un hacker astronome par exemple". En ce sens, un individu peut être un hacker sans avoir de lien avec l’informatique.

Dès lors, le problème principal se transformait ainsi: "Que peut-on observer des hackers en adoptant une perspective plus grande? Dans ces conditions, quel sens donner à leur influence?" En prenant ce point de vue, l’éthique hacker devient une expression qui recouvre une relation passionnée à l’égard du travail, laquelle se développe à notre âge de l’information. En d’autres termes, l’éthique hacker est une nouvelle éthique du travail qui s’oppose à l’éthique protestante du travail telle que l’a définie Max Weber dans L’Éthique protestante et l’esprit du capitalisme (1904-1905) et qui nous a tenus si longtemps dans ses griffes. Pour certains hackers informatiques, ce rapprochement avec Weber pourrait paraître de prime abord un peu étrange. Mais ils doivent garder à l’esprit que dans ce livre l’expression éthique hacker dépasse le cadre du hackerisme informatique et que pour cette raison elle est confrontée à des aspects sociaux que l’on ne traite pas habituellement lorsqu’on ne parle que d’informatique. Reste que cette nouvelle dimension de l’éthique hacker constitue aussi un défi intellectuel pour les hackers informatiques.

Mais avant tout, l’éthique hacker est un défi pour notre société et pour chacun d’entre nous. En dehors de l’éthique du travail, le second aspect important est l’éthique de l’argent chez les hackers — Weber la considérait comme l’autre élément essentiel de l’éthique protestante. Il va sans dire que le "partage de l’information" tel qu’il définit l’éthique hacker n’est pas la façon la plus répandue pour faire de l’argent de nos jours. Au contraire, l’argent est principalement gagné grâce à la détention d’information. Le principe des premiers hackers selon lequel une activité ne doit pas être motivée par l’argent mais par le désir de créer quelque chose qui sera apprécié par sa communauté n’est pas non plus partagé par tout le monde. Bien que nous ne puissions pas affirmer que tous les hackers informatiques se réclament de cette éthique de l’argent et que celle-ci ait des chances de se diffuser largement dans la société comme nous avons pu le dire pour l’éthique du travail, nous pouvons cependant prétendre qu’elle a joué un rôle non négligeable dans la formation de notre société actuelle et que les discussions des hackers concernant la nature de l’économie de l’information pourraient mener à des changements aussi radicaux que ceux constatés au niveau de l’éthique du travail.

Le troisième élément présent dans l’éthique hacker depuis son origine qu’on retrouve dans la citation "en facilitant l’accès à l’information ainsi qu’aux ressources informatiques autant que possible", est ce qu’on pourrait appeler l’éthique de réseau ou néthique. Cela comporte des idées comme la liberté d’expression sur le Net et l’accès au réseau mondial pour tous. De nombreux hackers informatiques ne soutiennent qu’une partie de cette néthique, mais compte tenu de sa portée sociale, elle doit être comprise comme un tout. Son impact reste à être déterminé, mais elle touche le cœur des défis éthiques de l’âge de l’information.

Cet ouvrage est fondé sur une collaboration continue entre ses trois auteurs. Celle-ci a pris différentes formes au cours des années (avec Manuel Castells au travers de recherches menées conjointement en Californie et avec Linus Torvalds pendant que nous nous amusions). L’idée d’un livre consacré à l’éthique hacker a germé lors de notre première rencontre à l’hiver 1998 à l’occasion d’un colloque organisé par l’université de Californie à Berkeley, bastion hacker traditionnel. À ce moment-là, nous avons décidé de développer nos contributions qui traitaient des mêmes sujets que le présent opus. Nous avions décidé que Linus lancerait le bal en tant que représentant du hackerisme informatique. Manuel présenterait sa théorie concernant l’âge de l’information (portant notamment sur la montée de l’informationnalisme, le nouveau paradigme des technologies de l’information et une nouvelle forme sociale, la société en réseau). Quant à moi, j’examinerais la portée sociale de l’éthique hacker en mettant face à face le hackerisme informatique de Linus et la vision plus large de notre époque telle que Manuel l’a exprimée. Évidemment, chacun s’exprimerait en son propre nom.

Le livre correspond à ce découpage: dans son prologue, "Qu’est-ce qui fait avancer les hackers? ou la loi Linus", Linus — en tant que concepteur d’une des plus célèbres créations hackers, le système d’exploitation Linux — donne sa vision des atouts qui contribuent au succès du hackerisme. Manuel a passé les quinze dernières années à étudier notre époque avec pour résultat une œuvre en trois volumes L’Ère de l’information (1998-1999). Dans l’épilogue de cet ouvrage "L’informationnalisme et la société en réseau", il présente pour la première fois les résultats de ses recherches avec quelques ajouts importants, le tout dans un langage accessible au lecteur non spécialisé. Mon analyse se trouve entre les contributions de Linus et Manuel et est divisée en trois parties selon les trois niveaux de l’éthique hacker: l’éthique du travail, l’éthique de l’argent et la néthique.

Les lecteurs qui préféreraient avoir d’abord une description du contexte théorique, et non pas à la fin peuvent consulter tout de suite l’épilogue de Manuel avant de me lire. Sinon, place à Linus."
 

SOMMAIRE


Wolton, D. (2000), Internet et après ? Une théorie critique des nouveaux médias,

 L' auteur nous invite à "penser Internet". D' abord il faut réfléchir sur le rôle de la communication:

"Ce qui fait la communication, ce ne sont pas les techniques, mais les hommes et les sociétés ...  On peut passer des heures à communiquer avec des machines sans être capable d' entretenir des relations sociales. L' abondance d' informations et d' interactions ne suffit pas à créer de la communication. On peut être multibranché et désespérement seul"  (p. II)
D.Wolton dénonce l' idéologie du progrès qui évite une question fondamente:
"toutes ces techniques de communication, pour quoi faire? Quel rapport entre les besoins de communication des hommes et des sociétés et cette explosion des techniques? Jusqu' où les hommes ont-ils besoin à ce point de communiquer? De communiquer quoi, à qui? Quel rapport y a-t-il entre communication technique et communication humaine" (p.33)
    En ce qui concerne l' information l' auteur remarque dans le chapitre "Le contenu du web" que celle-ci représente le vrai problème, par son élargissement considérable et parce que "l'offre est largement en avance sur la demande". Les paragraphes qui suivent abordent la problématique des capacités et compétences pour accéder à l' information, le besoin d' intermédiaires (professeurs et documentalistes), ainsi que les enjeux de la transmission des connaissances:
"Ensuite, il faudra ouvrir au plus vite une réflexion sur le type d'information produit par ces systemes techniques. Notamment pour montrer l'impossibilité d'une information transparente. Certes, l'accès est libre, facile pour qui sait utiliser les systèmes, le problème n' est donc pas l' accès à l'information, mais la capacité à savoir quoi demander. Le contexte de compétence est essentiel. A quoi cela sert-il d'accéder a la bibliotheque du Congrès si on ne sait pas quoi demander, si l'on ne connaît pas les Etats-Unis, si on n'a aucun rapport avec cet univers, si l'on ne sait quoi faire de ces informations? Si l' on n' a pas les compétences pour apprendre à apprendre, les systemes d'informations et de connaissances élèveront autant de murs infranchissables. Surtout que l'on y accède directement sans l'intermédiaire, d'un professeur ou d'un documentaliste qui facilitent toujours l'accès à ce que l'on ne connaît pas. Ici il n'y a plus du passeur, d'intermédiaire, comme il y en a toujours eu dans toute l'histoire." (p.140)
 

 "Il faut sortir de l' idéologie du direct et du do it yourself. On peut monter soi-meme un meuble en kit, on ne peut pas soi-meme accéder directement a la connaissance. Il faut du temps, beaucoup de temps, ce dont les nouvelles techniques nous font rêver de pouvoir faire l' économie, et il faut aussi des intermédiaires humains. Aux premiers rangs desquels des professeurs que les ministres de l'Éducation ne cessent de considérer comme des « freins » au progres, tout simplement parce que ces professeurs ont une conception de la didactique un tout petit peu plus compliquée que celle à l' oeuvre dans ces machines."  (p.141) 
 

 "Autrement dit, la facilité de consultation et d' accès à l'information laisse entière la question évidemment culturelle et beaucoup plus complexe des moyens cognitifs dont dispose l' individu pour replacer l' information dans son contexte et s'en servir. L' accès direct ne change rien à la division et à la hiérarchie des connaissances. C'est l'avant et l'après-information qui pose problème, et parfois l'information elle-même. (...)  Donner l' accès à l' infonnation est un progrès, mais ne suffit pas à créer une certaine égalité, car quoi demander et pour quoi faire ? Ces questions renvoient directement aux compétences supposées de l'usager.." (pp141-142) 
 

 "Sur cette question du rapport à la connaissance dans le domaine éducatif, le programme d'action gouvememental français  ("Préparer l'entrée de la France dans la société de i'information")  insiste sur l'individualisation de l'enseignement  (accès direct a des ressources pour les élèves) et sur la production de multimédias par les enseignants. Mais aucune réflexion n' est encouragée sur le rôle des nouveaux médias dans la mise en forme de l' information, ni sur le statut d'une connaissance ainsi médiatisée, ni sur les rapports entre cette forme de connaissance et les autres formes de savoir. (...) On retrouve encore la même idéologie technique: la question du contenu passe au second plan par rapport à la performance technique." (p.142)


 
Critique par ARNO (uZine 3)  Oubliez les « dérives », c'est la liberté qu'il faut dénoncer ! Val et Wolton font du bateau...
http://www.uzine.net/article182.html
SOMMAIRE

Breton, P. (2000),   Le culte d' Internet , Ed. La Découverte Paris.

  L' auteur pense que la dichotomie "pour ou contre Internet" constitue une fausse alternative. Il parle de trois positions:
                         1. les militants du tout-Internet
                         2. les technophobes
                         3. pour un usage raisonné des techniques   (p. 13)

"Technophile ou technophobe, voilà l' unique espace laissé pour la discussion. Une telle simplification ne peut évidemment pas prétendre au statut de débat de société. Il y a encore beaucoup de chemin à faire pour entreprendre une "laïcisation" des techniques, qui se tiendrait  à égale distance des croyances quasi religieuses dont on les affuble et de l' hostilité qu' elles provoquent souvent par réaction" (p.21)
   Philippe Breton remarque un discours utopique et un imaginaire idéaliste dans les théoriciens de la cybernétique et des nouvelles techniques, ce qui contribue à une sacralisation (culte / religion) d' Internet:
"Outre sa fonction d'outil, qui constitue, ne l' oublions pas, une des raisons de son développement, il sert de support aux nouveaux fondamentalistes, qui voient dans les nouvelles techniques l' incarnation d' une vision du monde où la forme l' emportera. Le culte de l' Internet va s'appuyer sur tout un univers de croyances que nous allons chercher à mieux comprendre, avant d' en voir les limites et les dangers"  ( p. 47)
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Nicholas Carr

Nicholas G. Carr  http://www.nicholasgcarr.com/

Rough Type - Nicholas Carr's Blog  http://www.roughtype.com/

Nicholas Carr : “Est-ce que Google nous rend idiot ?” -  InternetActu.net
Superficiales,  N.Carr - Théories Web et Education    http://is.gd/Z3YsW4
Evaluer information - Forum Campus Education  http://is.gd/lg4lFs
 



 Bill Gates
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bill_Gates

Site officiel de Bill Gates – The Gates Notes

B.Gates:  The objective is zero - Video subtitulado
Steve Jobs and Bill Gates Together - VIDEO Youtube

La route du futur (The Road Ahead), Nathan Myhrvold et Peter Rinearson (1995), Robert Laffont

NEXT GENERATION LEARNING  http://nextgenlearning.org/

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Finkielkraut, A. et Soriano, P. (2001)  Internet l'inquiétante extase, Mille et une nuits

Pour ou contre Internet ? (2001)
 
Lieu d'expression exceptionnel ou capharnaüm sans foi ni loi ? ...change de points de vue autour d'Internet entre le philosophe pessimiste Alain Finkielkraut et la confiante Mona Chollet, journaliste à Charlie Hebdo. En garde !
 
Alain Finkielkraut, vous avouez, au début de votre livre, que vous ne surfez pas beaucoup. Peut-on écrire sur l'Internet sans bien le connaître ?
Alain Finkelkraut. On dirait que la technique est aujourd'hui notre ultime fétichisme. Quand on me lance : « Vous ne savez pas de quoi vous parlez », on me reproche en fait de ne pas adhérer à cette espèce de religion de la technologie. En effet, elle n'est pas la mienne. Cependant, j'ai été amené à aller sur Internet après avoir été invité, par les responsables de la Fondation du 22 mars, à donner une conférence [dont le texte retravaillé a débouché sur Internet, l'inquiétante extase, NDLR]. Ils m'ont dit : « Il faut savoir de quoi on parle. » J'ai passé en leur compagnie un après-midi à naviguer. Depuis, un ordinateur s'est introduit chez moi... J'ai un enfant de 12 ans qui joue aux jeux vidéo. Et j'ai même commandé des livres sur Internet.

Vous affirmez que la présence du négationnisme sur Internet n'est pas un accident de l'Histoire. Que voulez-vous dire ?
A.F. Pourquoi associe-t-on si souvent l'Internet et Mai 68 ? Parce que sur le Web, il est également « interdit d'interdire » : c'est le lieu de la démocratie totale, où tous les discours sont possibles. Sur Internet, aucune sélection ne doit empêcher les discours de se produire et de se répandre. Or, si l'on considère que tous les discours sont égaux, il faut suspendre la différence entre le vrai et le faux : pas du point de vue de l'idéologie, mais de celui des faits. Le négationnisme n'est pas une idéologie. C'est un mensonge sur les faits. Mona Chollet. Cette fixation sur le négationnisme me gêne. Au nom de la volonté de faire taire ces discours, pourquoi se priver de tout ce qu'on pourrait saisir en termes de progrès ? On s'obnubile sur une chose très marginale. Aujourd'hui, les nazis créent un site comme autrefois ils imprimaient un bulletin de liaison sur papier. Je me souviens d'une époque où Le Pen et Mégret passaient régulièrement à la télévision, aux heures de grande écoute. Ça faisait des ravages bien plus considérables, mais je ne me souviens pas qu'on ait accusé la télé d'être intrinsèquement le vecteur d'idées nauséabondes. Ne serait-ce pas parce qu'elle est le moyen de domination d'une petite classe sur l'ensemble de la population ? La télé possède une influence qu'on ne peut retrouver sur Internet, dont l'audience est bien plus fragmentée. Je pense que certains se disent : on peut impunément vouer Internet aux gémonies, ce média n'a aucune emprise sur les citoyens.
Pour vous, Mona Chollet, il n'y a aucun risque que la parole des sites négationnistes se confonde à celle des sites « respectables » ?
M.C. Sur l'Internet, par le jeu des liens, une hiérarchie se reconstitue d'elle-même, automatiquement. On imagine que l'internaute est entendu de toute la planète. Ce n'est pas vrai. Je ne crois pas à l'utopie de la Terre entière parlant à la Terre entière. Sur le Web, les gens communiquent entre eux. Mais ils n'auront jamais accès à tout ce qui se dit. A.F. C'est l'un des paradoxes que je pointe : Internet, c'est la fin du monde commun. Vous y voyez se croiser des gens qui partagent les mêmes marottes. À l'avenir, Internet vous permettra de vous détourner des informations personnellement gênantes, de celles qui brutalisent vos convictions, et d'aller partager vos certitudes avec ceux dont vous serez persuadés qu'ils pensent comme vous. M.C. Je pense que la notion de fin du monde partagé est un cliché. Personnellement, j'ai rencontré sur l'Internet des gens venus d'horizons culturels et sociaux très différents. Nous avons souvent eu entre nous de violents conflits. Il faut arrêter de penser que c'était mieux avant ! Les relations sociales, c'est quoi ? Les collègues de bureau, quelques amis qu'on a pu garder, la famille. Rien de bien satisfaisant. Le fait de pouvoir rencontrer d'autres gens sur d'autres bases est un vrai enrichissement. A.F. Pour ses partisans, l'Internet serait un recours contre le « filtrage » abusif de l'information. Je crois au contraire qu'il sera un recours contre les vérités qu'on ne veut pas voir. M.C. Mais les autres médias ne sont pas non plus la vérité ! Ce serait d'ailleurs encore pire s'il existait un discours médiatique faisant autorité de façon absolue, ne souffrant aucune remise en cause, alors qu'il ne décrit en toute partialité qu'une fraction infime de la réalité. Le Web est un espace de liberté, il y en a assez peu aujourd'hui. Mais vous, vous êtes partisan d'un rétablissement de la hiérarchie sur Internet. A.F. Non, je ne sais pas ce qu'il faut faire sur Internet ! Je ne dis pas qu'il faut revenir à un système hiérarchique ou esclavagiste. Je me borne à prévenir : la démocratie aussi peut produire sa propre pathologie. 

Mona Chollet, vous ne croyez pas au rôle bénéfique des intermédiaires entre les penseurs et le public : les intellectuels ou les journalistes ?
M.C. Si, j'y crois. Je n'aimerais pas lire un journal d'où ces médiateurs seraient absents, ou un livre qui n'aurait pas été à la fois pensé par un auteur et par un éditeur. Mais il est intéressant qu'existe en parallèle un espace d'où ces médiations disparaissent, et où chacun peut aller se faire son idée personnelle. Il y a sans doute un savoir-faire à acquérir pour bien chercher sur Internet, mais ça ne le disqualifie pas. 

Alain Finkielkraut, l'Internet peut-il résoudre les inégalités d'accès à l'information ?
A.F. On parle d'une révolution de l'information. On dit, vous passez de la rareté à l'abondance. C'est faux. On passe de la surabondance à la sur-surabondance. Internet n'est pas le remède au trop peu : nous sommes déjà dans le trop. La question est de savoir, aujourd'hui, ce qui nous manque. Certainement pas l'information. Mais on ne fait pas attention au monde dans lequel on vit. On ne le regarde pas. On ne s'en occupe pas. Et plus on insiste sur l'expression dans le virtuel, plus on se détourne du réel. C'est dans ce cadre que je me dis que l'Internet, au lieu de les améliorer, va aggraver les choses. Ce n'est pas sur l'Internet qu'on peut se souvenir que les vaches sont des vaches. Qu'il faut faire attention aux vaches et ne pas les traiter n'importe comment. Pour en passer par là, il faut se promener, et parfois même recourir à la littérature, qui nous met en contact avec le réel. Si l'on se limite à l'expression de soi, cela donne les sites avec webcam, dont les auteurs répètent toute la journée : je m'exprime, je me montre, je suis, je suis. M.C. Il y a une différence fondamentale entre vous et moi, Alain Finkielkraut : vous, vous n'avez pas besoin du Net pour être entendu. Si vous avez quelque chose à dire, vous publiez une tribune dans un quotidien national ou vous écrivez un livre. Mais pour la plupart des citoyens, c'est la première fois qu'il existe un moyen de s'exprimer aussi largement, sans contrainte de rentabilité, de distribution, de coût, d'espace. A.F. Votre critique vise en moi l'intellectuel qui s'exprimerait quand il le réclame, et mépriserait ceux qui briguent ce pouvoir. Je serais l'aristocrate, refusant qu'Internet entraîne l'abolition de son privilège de parole. Les élites qui parlent parce qu'elles en ont le pouvoir sentiraient que celui-ci va soudain leur échapper... Mais j'appartiens à un monde où il y a encore une place pour ce que vous appelez les « médiateurs », pour les hommes, pour les livres. Mais si mes livres sont mis sur l'Internet, je n'en souffrirai pas. Et le Réseau offre aux auteurs de grandes gratifications : leur notoriété va s'y retrouver. Pour ma part, je résiste à la tentation de demander à mon fils combien de fois mon nom apparaît sur le moteur de recherche Google... 

Vous ne croyez donc pas à l'hostilité des élites culturelles envers l'Internet ? 
A.F. Une telle hostilité n'existe pas ! Les élites se branchent, elles nous invitent à les imiter, et traitent de ringards ceux qui ne le font pas. Le discours critique que j'ai entendu jusqu'ici vise à nous faire prendre conscience de la menace d'une surveillance électronique générale. C'est face à la carence d'une autre critique que j'ai osé m'exprimer. Et croyez-moi : je me sens vraiment très seul. M.C. Les élites ne sont hostiles qu'à certains usages de l'Internet. Elles nous incitent à nous brancher pour reproduire des états de passivité, pour consommer bêtement, pour nous servir de l'Internet comme d'une télévision. Avez-vous vu dans la presse le moindre article clamant : « Vous pouvez enfin vous exprimer, ainsi que la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen vous en donne le droit. Alors, allez-y ! » A.F. L'Internet est conçu par ses militants comme une arme de guerre anti-élitiste. Mais au sein d'une société, qu'a donc de bien la haine des élites ? Celle des élites arbitraires, à la rigueur... Mais où va donc une société qui n'a pas pour vocation de protéger ses élites ? L'horizon de la fin des élites, c'est la barbarie. 

Alain Finkielkraut, l'école tient une place importante dans votre ouvrage.
A.F. Je suis en effet frappé par l'extraordinaire popularité de l'Internet à l'école. Aucun ministre de l'...ducation ayant sa raison ne peut s'élever contre Internet. À l'école, on ne veut plus enseigner la littérature classiquement. J'évoque un ouvrage de Michel Albertganti (1) expliquant comment, dans dix ans, un professeur épris de Rimbaud et voulant transmettre sa passion à ses élèves ne leur remettra plus des photocopies de poèmes. Désormais, dans un tel cours, il s'agira de demander aux élèves de glaner des informations très diversifiées sur l'auteur, et de se transformer en reporters des divers épisodes de sa vie. Au bout du compte, les élèves seront devenus eux-mêmes des auteurs. Ils écriront un poème inspiré du Dormeur du Val, réduit à la dimension du drame d'un jeune soumis à la violence ! M.C. Sur l'école, je pense que nous sommes d'accord : on n'a jamais fait mieux qu'un enseignant pour éduquer des enfants. Néanmoins, je suis personnellement ravie d'être sortie de l'école, et de ne plus avoir à me mettre à la disposition d'un tiers qui vous transmet ses connaissances ! J'ai souffert de ce statut d'éponge passive. L'éducation peut difficilement se passer de la directivité, mais combien de professeurs sont dignes d'assumer cette directivité ? Combien d'enseignants rasoirs m'ont si mal parlé d'œuvres, que je suis passée à côté de ces dernières ? 

Vous semblez diverger sur la nécessité de l'interactivité par rapport aux œuvres et aux auteurs...
A.F. Avec le Web, on nous dit : voici le nouvel âge des Lumières, fini la passivité de la télévision ! Selon moi, l'erreur est grave : l'apprentissage des choses fondamentales et élémentaires se fait nécessairement dans une certaine passivité. Lisant un livre, on peut sauter des pages, mais l'on sent bien que ce n'est pas la chose à faire. Lire un livre n'est pas un acte de communication. C'est un acte de réceptivité. Vous vous mettez en état de disponibilité à l'égard de quelqu'un. Vous le suivez en vous promettant de ne pas l'interrompre, de ne pas le réfuter, de ne pas entrer tout de suite en discussion avec lui. De toute façon vous ne pouvez pas : l'auteur n'est pas là. M.C. Un livre peut se refermer, si on le veut. On peut considérer qu'il est ennuyeux, ou bien lui laisser sa chance durant quelques pages. Croyez-vous que l'attitude soit fonction du support ? A.F. Le support n'est pas neutre. Certes, on peut annoter le livre, et même le déchirer, le jeter, le profaner. N'empêche qu'il y avait dans le livre quelque chose de sacré. Une aura. M.C. Pourquoi « il y avait » ? A.F. Parce qu'avec le changement de support, on entre dans un autre âge. C'en est fini de la Lecture avec un grand « L ». Maintenant, on lit ce qu'on veut, comme on veut, avec une espèce de décontraction, de désinvolture. La lecture sur écran en est le symbole. M.C. Bizarre notion ! Pour moi, l'écran ne remplacera sûrement pas le livre. Ils n'ont pas le même usage. Aucun ne conditionne un respect plus grand que l'autre. A.F. Vous êtes en retrait sur vos thèses : dans votre livre, vous écrivez qu'avec Internet, l'auteur descend de son piédestal puisqu'il peut être contesté et réfuté en permanence. M.C. Critiquer l'auteur n'implique pas qu'on cesse de le respecter. Mais il est bien que les gens se délient l'esprit. Qu'ils puissent décider de donner ou non leur respect, selon des critères peut-être plus authentiques que ceux du respect dû à celui qui écrit dans un livre ou un journal. Que l'on échappe au classique « c'est vrai parce que la télé, un livre, le journal le disent » n'est pas une mauvaise chose. A.F. La culture ne relève pas de la démocratie. Pour qu'une démocratie soit vivable, elle doit se souvenir que tout ne relève pas de la démocratie dans une démocratie. Si tout est démocratique dans une démocratie, on est mort. 


  in Transfert.net par F. Landon  archmag15  Consulté en septembre 2003: http://www.transfert.net/a7106
 

VOIR AUSSI  la chronique de P. Bachy (2003) http://www.thea.fr/portail/chronique/extase.php

Contre la fatalité de Finkielkraut Une lecture plus ou moins hérétique Lirresponsable (2002)  http://www.uzine.net/article1808.html
 

SOMMAIRE




René BARBIER (2002)  L'Internet éducatif et la question de l'imaginaire
http://www.barbier-rd.nom.fr/Internet.ImaginaireRBCV.PDF
"Le courant mystique d'Internet en 15 points.
           On peut résumer en 15 points ce courant mystique.
C'est un flux complexe de représentations et de significations imaginaires qui unifie plusieurs sources déjà anciennes. Celle qui vient de l'ancienne contre-culture américaine des années soixante, bien repris par Patrice Flichy dans son analyse des sources américaines de l'imaginaire d'internet 14, celle qui embraye sur le Nouvel Age et ses ouvertures vers des spiritualités orientales à la mode, celle qui prolonge l'idéologie de la toute-puissance de l'homme numérique et du monde ordonné de l'ordinateur. Plusieurs grands traits dominent cette sacralisation de l'Internet que Alain Finkielkraut et Paul Soriano n'ont pas hésité à nommer "Internet, l'inquiétante extase"15. Bornons-nous à les énoncer présentement sans les analyser complètement dans le cadre de cette conférence.

- La peur du conflit et l'harmonie à tout prix 16
- Le tabou de la rencontre directe et la notion d'identité "à la carte", fluide et éphémère (P.Soriano)
- La mondialisation des esprits dans l'instantanéité du réseau Internet
- L'"adieu au corps" (David Le Breton)17 et la séparation physique nécessaire pour œuvrer efficacement
- L'isolement géographique devant le petit écran au détriment de la solitude existentielle plus réelle et tragique
- La "transparence" (P.Breton) comme clé de voûte et la pensée dichotomique et manichéenne du pur et de l'impur, du moderne et du traditionnel
- La liberté absolue et "fatale" comme l'énonce Alain Finkielkraut, quasiment inévitable dans la logique libertaire d'internet. La folie versus démocrate à l'horizon d'un individualisme forcené comme le pense Dany-Robert Dufour18. L'alliance libéralelibertaire du Net et du Marché capitaliste
- Le refus du tiers et de l'intermédiaire superflu
- Le corps-machine imaginable sans peur et sans reproche, c'est-à-dire l'avènement du cyborg.
- L'interconnexion permanente par la diffusion des "formes" et de l'information planétaire lissée par la scénarisation numérique contre la parole incarnée, ambivalente et contradictoire du vivant.
- La rationalisation démesurée et l'imaginaire du code ("la violence structurale du code" dont parle Jean Baudrillard19)
- Le culte de la vitesse et l'ignorance du danger social lié à la société complètement numérisée comme l'affirme Paul Virilio20 et la toute puissance de l'idéologie de la jeunesse (jeunisme)
- La perte de l'intériorité au profit de la spectacularisation de l'intime (l'émergence des nouveaux mythes télévisuels du type "loft story")
- La victoire de Platon sur Aristote (le réel n'est pas mieux que le virtuel)21.
- Le triomphe posthume de la noosphère de Pierre Teilhard de Chardin mais sans le Point Oméga de sa théorie, trop ouvertement porté par la mystique chrétienne.

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14 Patrice Flichy, L'imaginaire d'internet, Paris, La Découverte et Syros, 2001
15 Alain Finkielkraut, Paul Soriano, 2001, Internet, l'inquiétante extase, Paris, Fondation du 2 mars, Mille et une
Nuits.
16 Comme le démontre ce passage d'un poème hippie de Richard Brautigam: "J'aime à penser/(et le plus tôt sera
le mieux)/à une prairie cybernétique/où les mammifères et les ordinateurs/vivent ensemble/dans une harmonie
mutuellement programmée/comme une eau pure/en contact avec un ciel clair (cité par P.Flichy, p.87).
17 David le Breton, 1999, L'adieu au corps, Paris Métaillé
18 Dany-Robert Dufour, Folie et démocratie, Paris, Gallimard, 1996
19 Jean Baudrillard, L'échange symbolique et la mort, 1976, Gallimard
20 Paul Virilio, Cybermonde, la politique du pire, paris, Textuel, 1996
21 Alain Finkielkraut, Paul Soriano, 2001, Internet, l'inquiétante extase, Paris, Fondation du 2 mars, Mille et une
Nuits. (P. Soriano, p.80)

 


MANUEL CASTELLS
http://www.manuelcastells.info/es/

M.Castells et Internet: Conférences et entretiens - Dossier Campus Education

Ni Dieu ni Maître: les Réseaux - Conférence Vidéo AAR

Conférence de Manuel Castells (2006) - TELUQ - Internet Archive

Comunicación y poder, M.Castells -  Presentación Video
 

Débat Audio sur la Société en réseau entre Manuel Castells et Jacques Attali
http://www.netgouvernance.org/debat.html

Conversations with History: Manuel Castells - VIDEO Youtube

M.Castells (2007) Definiendo creatividad, innovación y cultura digial - Video
Seminario sobre Creatividad e Innovación en la cultura digital (Fundación Telefónica y Universidad de Sevilla)
http://www.videolever.com/view_video.php?viewkey=295f8076b1c5722a46aa

M.Castells: Globalisation et identité: les mouvements sociaux - CRISES
http://www.crises.uqam.ca/upload/files/publications/etudes-theoriques/ET0503.pdf
M. Castells, Comunicación, poder y contrapoder en la sociedad red. Los nuevos espacios de la comunicación - Telos
Telos (part II)      -     Telos (part I)

L'ère des réseaux. Entretien avec Manuel Castells - Sciences Humaines

Emergence des « médias de masse individuels » - Le Monde Diplomatique

Interviews - Entrevistas - Opinion
Entrevista con M.Castells - Podcast Ivoox
Entrevista a Manuel Castels - Educar - Blog - Videos 2007
El poder tiene miedo de Internet - El Pais (2008)
Entrevista a Manuel Castels - EducaRed Argentina 2007
Le pouvoir a peur d'Internet  - Blog Iparralde 2008
Entrevista al sociólogo M.Castells -  RTVE
Manuel Castells et internet  - AudioVideo Blog FLE
M. Castells: Entretiens, conférences - Campus Education
 

Disertar en la red: una metodología modular (UOC 2001)
http://www.uoc.edu/web/esp/launiversidad/inaugural01/metodologia.html

La dimensión cultural de Internet (2002)
Debate cultural de la UOC: Cultura y sociedad del conocimiento: presente y perspectivas de futuro
http://www.uoc.edu/culturaxxi/esp/articles/castells0502/castells0502.html
 

Internet como producción cultural

Lo que quisiera mostrar es cómo la dimensión cultural, es decir, el sistema de valores, creencias y formas de constituir mentalmente una sociedad, es decisiva en la producción y las formas de estas tecnologías clave de nuestros paradigmas. Por tanto —y lo voy a centrar sobre Internet, no sólo porque es lo que conozco más, sino porque es algo que ya está en la práctica social—, la afirmación es la siguiente: Internet no es solamente ni principalmente una tecnología, sino que es una producción cultural. Y esto es lo que voy a intentar argumentar histórica y empíricamente. Eso no quiere decir que no haya tecnología en Internet —naturalmente, hay tecnología informática—, pero esa tecnología ya no es un protocolo de comunicación. Si bien existen muchas formas de hacer protocolos de comunicación, hay muy pocas de hacer comunicación informática. Por ejemplo, los franceses inventaron muy culturalmente Minitel, que quiere decir: "Yo te digo cómo debes comunicar y, en lugar de darte la guía de teléfonos o las páginas amarillas, te doy un ordenador y un terminal". Además, el término francés es interesante: ordenador como 'creador de orden', orden a partir de un código y este código definido por su autoridad central. Entonces, Internet es una producción cultural: una tecnología que expresa una cierta y determinada cultura.

             Las cuatro capas culturales de Internet: la universitaria, la de los hackers, la de las formas culturales alternativas y la empresarial
 
La primera capa cultural es, pues, la cultura universitaria tecnomeritocrática, es decir, la cultura de la investigación por la investigación. Se trata de la apertura de la investigación y de la idea de que lo más importante es la excelencia académica y la excelencia de la investigación —obviamente, para esto no todo lo que se hace tiene que ser abierto, comunicable, publicable y en protocolo de comunicación. La primera cultura es la universitaria meritocrática. 

El segundo nivel cultural, que surgió dentro de este primer grupo, fue el de aquellos que vieron inmediatamente la posibilidad de llegar a fronteras de la innovación tecnológica en una tecnología que nadie entendía muy bien en el establishment y que ellos podían entender mucho mejor. Se trataba de la cultura de lo que llamaron en los años sesenta en el Laboratorio de Inteligencia Artificial (Artificial Intelligence Lab) del Massachusetts Institute of Technology (MIT) los hackers. Los hackers no son los malos, originalmente; fueron los medios de comunicación los que simplificaron el concepto. Los hackers no son los que hacen cosas malas; los que hacen cosas malas —como entrar en sistemas que no les corresponden, perturbar sistemas, enviar virus, entrar en los ordenadores de los bancos, de los pentágonos— son los crackers. Éstos son los malos, aunque hay crackers que, para mí, no lo son tanto; no es lo mismo robar a un banco que enviar un virus simplemente para hacer la gracia. (No he dicho qué es lo bueno y qué es lo malo). Pero los hackers, como dice Himanen en su gran libro The hacker ethic and the spirit of the information age (Random House, Nueva York, 2001), son simplemente los que tienen la pasión por crear. Para los que el placer del trabajo de creación es más importante que nada más. Y lo que sostiene Himanen es que lo que fue la ética protestante de salvarse mediante la acumulación de dinero como origen del capitalismo es, en nuestro tipo de sociedad, la ética hacker de la pasión por el crear. 

Por eso, el señor Linus Torvalds (www.cs.helsinki.fi/u/torvalds/) —que es uno de los más famosos hackers— cuando, siendo estudiante de la Universidad de Helsinki, en 1991, creó su gran sistema operativo que ahora llamamos Linux (www.linux.org), y que es la única alternativa que existe a Microsoft (www.microsoft.com), en lugar de hacer como éste —que es la antiinnovación, lo anticultura y lo antihacker, es decir, es el monopolio de las innovaciones de los otros—, actuó de modo totalmente contrario. Por eso los hackers y Microsoft son incompatibles; son los luchadores de la libertad contra el "imperio del mal". Linux, para resolver su problema de crear un programa determinado, hizo medio programa y lo puso en Internet, con la siguiente intención: "Yo les doy mi programa, y ustedes me ayudan y lo mejoran. Condición: yo se lo doy gratis, con la condición de que ustedes todo lo que inventen lo pongan gratis." Este fenómeno que empezó así, hoy en día tiene 40 millones de usuarios, y algunos de los principales gobiernos del mundo lo utilizan. Y tiene esta pequeña ventaja: es gratis, está abierto a todo el mundo y no hay apropiación comercial directa. 

He aquí una afirmación empírica: todos los protocolos sobre los que está basado Internet, desde el principio de Internet hasta ahora, son en código libre. Todos están en la Red, los puede bajar y los puede utilizar quien quiera. Dos terceras partes de los sitios web que nos proporciona Internet hoy en día están basados en un programa que se llama Apache, que fue inventado y sigue siendo mantenido y desarrollado por una cooperativa electrónica global de gente que lo diseña y lo va perfeccionando y manteniendo. Uno por uno, todos los protocolos, desde el protocolo fundador de Internet —el TCP/IP—, hasta los últimos de ahora, son libres; todo esto es libre, software libre, organizado por innovadores que lo hacen por el placer de crear. Y algunos hacen dinero y otros, no. Linus Torvalds, como otros, podría ser Bill Gates, pero le aburre ser Bill Gates. Le divierte mucho más hacer lo que hace y, cuando necesita dinero, se va a trabajar a alguna empresa de Silicon Valley con su mujer y sus niñas, y lo único que pide cuando le citan a algún sitio es que se le pague el billete en primera clase para él, su mujer y sus dos niñas pequeñas. Él tendrá suficiente dinero para tener una pequeña vida, más o menos realizada, pero no es el dinero lo que le interesa; lo que realmente quiere es quedarse todas noches creando su Linux y perfeccionándolo, que la empresa no le moleste, y que simplemente le pague suficiente para vivir y seguir adelante. Esto es la cultura hacker. Esta cultura ha sido decisiva en todo el conjunto de la revolución tecnológica actual.

La tercera capa cultural que formó la historia de Internet son las formas culturales alternativas. La gente a quien no le gustaba esta sociedad y que encontró en Internet la capacidad de encontrar formas alternativas de vivir. La gente que salió de los años sesenta, pero sobre todo, setenta, de los movimientos contraculturales y que vio Internet como un espacio de libertad. Cuando las comunas físicas empezaron a ser problemáticas de mantener, las comunas virtuales, en cambio, se convirtieron en lugares de libertad donde, a escala mundial, se podían construir formas alternativas de vida, de comunicación y, en último término, de política. Curiosamente, de toda esta tradición, por un lado, se produjeron muchos de los instrumentos que hoy utilizamos en Internet —chats, mutabilities, etc.— y, por el otro, esas personas crearon la mayor parte de las formas del uso de Internet trabajando sobre los códigos culturales de los hackers, pero distintos de éstos. Para los hackers, lo importante es la creación tecnológica; para las comunidades virtuales lo importante es la aplicación de la tecnología a la inclinación cultural, política y personal. El último desarrollo de este tipo en los últimos años ha sido, obviamente, la utilización masiva por parte del movimiento antiglobalización de las formas de comunicación y de organización a partir de Internet. No se puede entender el movimiento antiglobalización sin entender las formas de organización comunitarias y de difusión de ideas y de debates a escala global: de lo global a lo local y de lo local a lo global.

Y la cuarta cultura que se montó sobre todo esto, pero ya en los años noventa, nació en el momento en que hubo la suficiente densidad de utilización y la suficiente densidad tecnológica para crear la cultura empresarial. Es decir, los empresarios con vocación de riesgo —la mayor parte de ellos jóvenes y nuevos empresarios, pero también aquellos que, dentro de las grandes empresas, las transformaron en sentido empresarial— que, sobre esta nueva cultura, tratan de desarrollar innovaciones en el plano empresarial para ganar dinero. Entonces sí, se trata de ganar dinero, pero sobre la base de la innovación: la capacidad de innovar tecnológicamente, innovar el modelo de negocio, innovar el producto.

La dimensión cultural de Internet UOC (2002)
 


 

 
Castells, M. (2001), La galaxia internet. Reflexiones sobre internet, empresa y sociedad
la sociedad red

"Internet es el tejido de nuestras vidas. Si la tecnología de infor mación es el equivalente histórico de lo que supuso la electricidad en la era industrial, en nuestra era podríamos comparar Internet con la red eléctrica y el motor eléctrico, dada su capacidad para distribuir el poder de la infonnación por todos los ámbitos de la actividad humana. Es más, al igual que las nuevas tecnologías de generación y distribución de energía pernitieron que la fábrica y la gran empresa se establecieran como las bases organizativas de la sociedad industrial, Internet constituye actualmente la base tecnológica de la forna organizativa que caracteriza a la era de la infornación: la red."  (p.15)
 

tergiversación y chismorreo

 "Aprovechando este relativo vacío de investigaciones fiables, la ideología y el chismorreo han sesgado nuestra comprensión de esta dimensión fundamental de nuestras vidas, como suele ocurrir en los períodos de rápidos cambios sociales. A menudo se ha manifestado esta tergiversación en forma de profecías sobre el futuro, extrapolando de manera simplista las consecuencias sociales de las maravillas tecnológicas producidas por la ciencia y la ingeniería y, en otros casos, en forma de distopías críticas, denunciando los posibles efectos alienantes de Internet, antes incluso de conocerlo. Los medios de comunicación, en su afán por informar a un público ansioso y careciendo de la capacidad intelectual autónoma para evaluar las tendencias sociales de manera rigurosa, oscilan entre ofrecemos la imagen de un futuro extraordinario o seguir el principio fundamental del periodismo, según el cual sólo las malas noticias son noticia." (p18)
 

transformacion y apropiación de la tecnología

"El punto de partida de mi análisis es el hecho de que la gente, las instituciones, las empresas y la sociedad en general, transforman la tecnología, cualquier tecnología, apropiándosela, modificándola y experimentando con ella  - lo cual ocurre especialmente en el caso de Internet, al ser esta una tecnología de la comunicación." (p19)



 
Stephen Downes -  Sur le cyberapprentissage

Stephen's Web
http://www.downes.ca/

E-Learning 2.0 in Development, Brandon Hall Conference, San Jose (2007)

Publications, Papers and Presentations
 

 "... l'apprentissage se fait différemment en ligne. Je pense à un plus grand nombre de ressources auxquelles on a accès. Un étudiant peut consulter toute la littérature de l'histoire, de façon aléatoire, peu importe où il se trouve. Les interviews et conversations en ligne permettent l'interaction avec un mentor ou une autorité en la matière concernée. L'Internet permet des choses qui n'étaient pas possibles en personne. Les gens peuvent prendre part à des simulations, piloter sur un simulateur de vol, créer un monde virtuel, ce genre de choses.
 

Les tendances de l'avenir en matière de cyberapprentissage ? C'est une question très vaste et difficile. Si je devais retenir une seule tendance qui me paraît particulièrement importante, je dirais que c'est la transition - je ne veux pas dire du pouvoir, mais en même temps c'est un peu ce que je veux dire - la transition de la responsabilité et de la propriété de l'apprentissage de l'institution, comme le collège ou l'université, vers la personne qui apprend elle-même. Des gens comme Jay Cross disent que c'est déjà chose faite, et que la plupart de l'apprentissage que nous effectuons est de l'autoapprentissage ou, comme l'appellerait Cross, de l'apprentissage informel, de l'apprentissage en milieu de travail, dans le déroulement du travail.

Mais l'idée, c'est que, parce que nous avons maintenant accès à toutes ces ressources et à toutes ces capacités, nous pouvons prendre en charge et modeler notre propre apprentissage d'une manière qui est sans précédent. Nous pouvons dépasser la simple consommation de l'apprentissage, la lecture de livres ou de revues, l'assistance à une conférence, et véritablement créer notre propre apprentissage. Et je ne veux pas seulement dire notre propre apprentissage dans le sens constructiviste du terme où nous élaborons des concepts dans notre esprit, mais bien la production d'objets concrets qui reflètent l'apprentissage que nous créons. L'exemple classique de ce phénomène est l'encyclopédie Wikipedia qui est produite non pas par un éditeur d'encyclopédies, mais bien par des personnes qui seraient normalement des lecteurs d'encyclopédies. Aujourd'hui, nous voyons ce genre de phénomène à l'échelle d'Internet : de la photographie produite par des personnes qui normalement regarderaient des photographies, de la musique produite par l'auditoire plutôt que par les musiciens, et des ressources d'apprentissage produites par les étudiants. Lorsque ce genre de choses se produit, la nature et la structure de l'apprentissage sont modifiées.

Nous nous éloignons d'un grand nombre d'objets institutionnels tels que les salles de classe, les programmes, les cours et, jusqu'à un certain point, même des attestations d'études. Je crois qu'il y aura un tournant en la matière, je suis convaincu que ça viendra. Ce n'est qu'une question de temps avant que la source de l'apprentissage et la source de l'évaluation ne soient séparées. Aujourd'hui, si vous allez à l'université, la personne qui vous enseigne fait aussi votre évaluation. Avec le temps, les gens percevront cela comme un conflit d'intérêts, et une personne vous enseignera, et une autre vous évaluera. Une fois que ces fonctions seront séparées, nous constaterons que l'apprentissage sera de plus en plus géré par la personne qui apprend et non par la personne qui dispense l'enseignement."
 

in Stephen Downes sur le cyberapprentissage (2005)
http://www.chin.gc.ca/Francais/Carrefour-Du-Savoir/entrevues-stephen-downes.php
 

 Stephen Downes  -  Publications
 


 



Dominique Maniez:  Les dix plaies d'Internet

D. Maniez (2008), Les dix plaies d'Internet, les dangers d'un outil fabuleux, éditions Dunoz.
Pour lire des extraits en ligne: Lancement de l'e-xtrait
Voir  Table des matières

Dossier: Articles et vidéos sur D. Maniez

 "Auteur et traducteur de livres d'informatique, professeur associé à  l'Enssib (Ecole nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques), le Lyonnais Dominique Maniez milite pour une pratique responsable d'Internet.

 Lyon Capitale : Vous publiez un livre qui s'intitule “les dix plaies d'internet”, est-ce une façon de tempérer l'euphorie qui entoure les nouvelles technologies ?
Dominique Maniez : Il y a deux styles de bouquins sur internet. Ceux qui disent “c'est génial, le web 2.0 c'est l'avenir, etc”. Et ceux qui disent : “attention, c'est un repère de pédophiles, d'arnaques à la CB”, et qui mettent en garde contre des aspects plus sécuritaires qui sont également des projections de fantasmes. Mais moi, ce qui m'intéresse, c'est la sociologie des usages d'internet, le rapport entre internet et la transmission du savoir. En interrogeant cette articulation, je veux simplement dire : réapprenez à douter, retrouvez l'esprit critique.

Vous ouvrez votre livre sur une critique assez vive de Google. Qu'est-ce qui vous inquiète ?
Ma première interrogation est toute simple : comment se fait-il que nous utilisons Google, parfois plusieurs fois par jour, sans nous poser de questions ? Or il y a de vrais enjeux politiques à utiliser le moteur de recherche Google comme filtre exclusif à toutes les informations sur internet. Le fonctionnement de Google est extrêmement opaque, ils ont une gestion des données personnelles ahurissantes. Chez Google, les cookies (petit fichier qui contient les données sur les utilisateurs) sont conservées par défaut jusqu'en 2038 !

En quoi internet peut-il nous “priver de vie privée” ?
Beaucoup de jeunes utilisent Gmail et en sont même inconditionnels. Pourtant, quand on utilise ce service, tous nos courriels sont analysés et en fonction des données recueillies on nous balance des pubs ciblées. C'est marqué noir sur blanc dans le contrat mais personne n'y prête attention. Pourtant, franchement, est-ce que vous seriez prêts à autoriser le facteur à ouvrir votre courrier papier pour y glisser des pubs conformes au profil que révèlent vos écrits ?
On a développé une pseudo culture de la gratuité que je qualifie de prostitution informationnelle puisqu'en fait de gratuité, on vend nos données personnelles à des entreprises. Si c'est ça la gratuité, pour moi son coût est exorbitant.

Qu'entendez-vous par “googelisation des esprits” ?
Je trouve qu'il y a un conditionnement intellectuel des utilisateurs de Google qui pensent désormais qu'on peut obtenir toute information en cliquant sur un mot clé. Or la recherche d'information ne se résume pas à une culture presse-bouton. Le bouton “j'ai de la chance” m'a toujours interpellé. La recherche, ce n'est pas de la chance mais une démarche raisonnée. L'algorithme du PageRank qui hiérarchise la pertinence des pages sur Google décrit très sommairement le principe du vote. La pertinence est définie en fonction du nombre de fois que la page est citée. L'idée de “vote démocratique” fait partie de l'escroquerie intellectuelle de la phraséologie de Google. Car il y a des moyens de manipuler les citations, de “bourrer les urnes”. Il n'y a qu'à voir le nombre de bouquins qui donnent des recettes pour “faire avancer son référencement sur internet”. C'est même devenu un business !

Vous estimez que le “copier-coller” est en passe de devenir “une discipline universitaire”…
La généralisation du copier-coller me paraît une phénomène extrêmement grave. On s'aperçoit que de plus en plus d'étudiants, même à des niveaux élevés, ont recours au copier-coller : une étude menée en 2005 a montré que trois travaux d'étudiants sur quatre contiennent au moins un passage copié à l'identique sur internet. Or il faut expliquer que c'est du plagiat ! Un chercheur ne doit pas s'approprier le travail des autres. Il existe un logiciel, Compilatio, qui permet de détecter les copier-coller ; l'université de Lyon est d'ailleurs en train de le mettre en place. Il faut envisager clairement des sanctions pédagogiques, car pour l'instant, on est plutôt dans le déni.

Dans votre chapitre sur “l'illusion pédagogique des TICE” (technologies de l'information et de la communication pour l'enseignement), vous brocardez l'université Lyon 2…
On ne peut pas dire impunément qu'on est la première université numérique de France. Ça relève, à mon sens, d'une sorte d'escroquerie intellectuelle. Est-ce que le but est de former des gens à des usages raisonnés des nouvelles technologies ou d'encourager la consommation de machines  ? Face aux sommes englouties pour équiper l'université Lyon 2 et ses étudiants en ordinateurs, il n'y a eu aucune évaluation. C'est comme le projet de pod-casting : la seule raison invoquée pour développer ce service est d'éviter le stress de la prise de notes. C'est un peu court, non ? Enfin, je trouve assez incroyable que Lyon 2 ait accéléré le développement des TICE après la fronde anti-CPE, afin de permettre aux étudiants de continuer à bosser quand la fac est bloquée. Les TICE seraient donc devenues un instrument de la contre-révolution ?

Que pensez-vous de la toute récente condamnation d'un hébergeur lyonnais pour avoir fait un lien avec un site divulguant des informations sur la vie privée d'un acteur ?
Cette jurisprudence est assez étonnante car on est passés d'un extrême à l'autre. Les hébergeurs de contenus n'avaient aucune responsabilité sur les contenus. On ne peut pas demander à des grosses sociétés comme Orange de contrôler tout ce qui passe dans leurs tuyaux. Là, ça va fort car on condamne le simple lien, et pas le producteur de l'info. Pour moi, le principe de base reste “pas de liberté sans responsabilité”. Je suis pour une plus grande responsabilité éditoriale, mais il ne faudrait pas qu'internet se transforme en gigantesque cirque judiciaire.

Wikipédia, l'encyclopédie libre universelle, réunit-elle vraiment “une bande d'irresponsables” ?
Wikipédia est un bel idéal. Pour moi, partager la connaissance c'est ce qu'il y a de plus beau, le faire gratuitement est noble, c'est d'ailleurs pour ça  que je participe à l'Université populaire. Mais ça demande un certain nombre de règles, et notamment de ne pas avancer masqué. L'anonymat est la porte ouverte à l'irresponsabilité. Je préfère lire l'article sur le mot “liberté” dans l'Universalis, et savoir qu'il est signé Paul Ricœur que lire “liberté” sur Wikipédia, écrit par près de 300 contributeurs. Je crois au travail collaboratif, mais dans de petites communautés.

Vous avez l'air très préoccupés par l'absence d'esprit critique des étudiants d'aujourd'hui…
Certains de mes étudiants, qui suivent pourtant un cursus en sciences de l'information, se réfèrent à Wikipédia, font du copier-coller et pensent que Google va résoudre tous leurs problèmes de recherche d'informations. Alors oui, je suis inquiet…

Que pensez-vous du fait que les internautes se prennent “tous pour des journalistes” ?
C'est un leurre.  Être producteur ou médiateur d'infos, c'est un véritable métier. Quand on considère que tout le monde est journaliste ça s'appelle le café du commerce. Et la démocratie est perdante.

N'avez-vous pas peur de passer pour un réactionnaire ?
Malheureusement si. J'ai le sentiment d'aller à contre-courant. Mais on est face à des enjeux cognitifs, épistémologiques et in fine politiques très forts ! Aujourd'hui, beaucoup de gens ont accès à internet et il faut s'en réjouir. Si les gens se sont approprié certains usages il faut qu'ils réfléchissent aux conséquences de leurs actes. Tous les problèmes que je pointe relèvent peut-être juste d'une crise de croissance et les choses vont s'améliorer. Mais seulement si on prend conscience des mésusages et si on forme les gens."

in  Dominique Maniez : “L'abus du web nuit à l'esprit critique” (Interview Lyoncapitale.fr 2008)
http://www.lyoncapitale.fr/index.php?menu=01&article=5264
 



Tim O' Oreilly
http://tim.oreilly.com/
http://twitter.com/timOReilly

   "Je soutiens depuis des années qu’il y a deux modèles de systèmes d’exploitation, que je décris comme "Un anneau pour les gouverner tous" et "Des petits morceaux faiblement coordonnés", ce dernier étant illustré par une carte d’Internet.

Dans le premier : malheur au vaincu, c’est le monde que nous avons connu avec Microsoft Windows et le PC, un monde où priment la simplicité et l’accessibilité, mais où le choix de l’utilisateur et du développeur sont réduits au bon vouloir du fournisseur de système d’exploitation.

Le second est une système d’exploitation qui fonctionne comme Internet lui-même, comme le Web et comme les systèmes d’exploitation Open Source comme Linux : un monde certes moins raffiné, moins contrôlé, mais un monde qui est par essence novateur car chacun peut apporter ses idées sans avoir à demander la permission à qui que ce soit."

O'Reilly, T. (2009) La guerre du web  http://www.framablog.org/index.php/post/2009/11/18/la-guerre-du-web-tim-oreilly

O'Reilly, T.  What Is Web 2.0  http://oreilly.com/web2/archive/what-is-web-20.html
 



 
 


Chris Anderson - TED Curator
http://www.ted.com/speakers/chris_anderson_ted.html



Anderson expanded to the United States in 1994, where he built Imagine Media, publisher of Business 2.0 magazine, and creator of the popular games website IGN. The combined companies eventually spawned more than 100 monthly magazines, employing 2,000 people. And they allowed Anderson to create a private nonprofit foundation, the Sapling Foundation, which hoped to find new ways of tackling tough global issues by leveraging media, technology, entrepreneurship, and most of all, ideas. Sapling acquired the TED Conference in 2001, and Anderson then left his businesses to focus on growing TED. (He is not to be confused with his super-smart friend, the Chris Anderson who edits WIRED magazine and wrote The Long Tail.)
 

Essay on A Web-Empowered Revolution in Teaching
Essay on The Rediscovery of 'Fire'
TED wedsite  -  Ideas worth spreading
TEDChris http://twitter.com/tedchris
 
 



F. Pissani, D. Piotet
Comment le web change le monde, l’Alchimie des multitudes

Dossier et documents sur le livre

   webacteurs

   Ils sont loin ces internautes un peu passifs, qui consommaient sans réagir l’information qui leur était proposée sur des sites réalisés par des spécialistes. Les utilisateurs du web d’aujourd’hui proposent des services, échangent des informations, commentent, s’impliquent, participent. Ils et elles produisent l’essentiel du contenu du web. Ces internautes en pleine mutation ne se contentent plus de naviguer, de surfer. Ils agissent. Nous avons décidé de les appeler « webacteurs ».

   internet et le web

Pour bien comprendre ces nouveaux acteurs, il faut marquer la distinction entre l’internet et le web. Les deux sont souvent confondus, par facilité de langage, et du fait de leur indissociable proximité. L’internet est le réseau informatique mondial qui nous permet d’accéder à nos courriers électroniques
ou à des sites web par exemple. Le web, ou world wide web, est une des applications majeures permises par l’internet. C’est un système qui permet de consulter, avec un navigateur, des pages mises en ligne sur des sites 2. Nous avons donc d’un côté un ensemble d’ordinateurs connectés entre eux et de l’autre un ensemble de documents modifiables, également connectés entre eux.
 

Le web appartient maintenant à ceux qui l’utilisent… dans les deux sens: pour recevoir et pour créer, pour accéder à l’information et la partager, la faire circuler. Il est façonné par les webacteurs qui s’en servent à leur tour pour changer le monde.
 

   nouveaux médias,  nouveaux usages

Par contraste, les blogs d’autochtones visent avant tout à partager des émotions. Il s’agit presque d’un média différent. (...)
Leur rapport à l’information est différent. L’excès ne les préoccupe pas et, selon Prensky : « Au contraire de leurs parents, qui adoraient garder leurs informations secrètes (“Le savoir est le pouvoir” était leur devise), les digital natives aiment partager et diffuser l’information dès qu’ils la reçoivent
(peut-être que “Partager le savoir est le pouvoir” est leur devise implicite). »
Introduction  http://alchimie-des-multitudes.atelier.fr/pdf/extrait1.pdf
 

in Pissani, F., Piotet, D. (2008) Comment le web change le monde, l’Alchimie des multitudes, Pearson.
http://www.scribd.com/doc/13032779/Comment-Le-Web-Change-Le-Mondelivre-integral
http://alchimie-des-multitudes.atelier.fr/
 

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