RÉFLEXIONS /  THÉORIES  /  ANALYSES

Internet -  Education - Web 2.0


UTOPIE  et  CRITIQUE  sur  INTERNET
- Terry Anderson, Online learning
- Tim Berners-Lee et le Web
- Stephen Downes, Learning networks
- Pierre Lévy et l' intelligence collective
- Edgar Morin et Education
- Joël de Rosnay, internet et éducation
- Michel Serres et les nouvelles technologies
- George Siemens, learning, networks, knowledge
 
 

INTERNET ET ENSEIGNEMENT DES LANGUES


- Outils multimedia et strategies d'apprentissage du Français Langue Etrangère (Univ.de Lille, 1996)
- TIC et enseignement des langues  Qui commande? M.Barbier, Université d'Uppsala
- Les nouvelles technologies et le cours de français, J.P.Hogenboom,J.C. Dechevis (1998)
- Conférence virtuelle sur les applications des TIC dans l'enseignement du FLE (1998)
- Réseau et français langue étrangère, Thierry Lancien (1998)
- Site Autoformation et Multimédia, Françoise Demaizière
- Enseignement du FLE et nouvelles technologies (Universidad de Granada, 2003)
- Journées d'étude  -  ENS LSH  Lyon (2003-2008)
- EUROCALL Conferences - European Association for Computer-Assisted Language Learning
- Le web 2.0 pour l'enseignement du FLE  (Ministerio de Educacion, 2009)      Google Book
- Marc Warschauer -  Publications

- Apprentissage des langues et Réseaux Médias Sociaux
- Réseaux sociaux et Apprentissage des langues

- Social Media Education Podcasting Apprentissage Langues
- Baladodiffusion / Podcasting  Education Langues


 BLOGS / RÉSEAUX / Web 2.0 - EDUCATION
 
 

VOIR AUSSI:

INTERNET et EDUCATION (II)

BIBLIOGRAPHIES - PISTES - RESSOURCES





 
 

Joël de Rosnay: réflexions sur Internet et implications en éducation

Carrefour du futur - J.de Rosnay  (Livres, articles, conférences)
http://www.carrefour-du-futur.com/

J.de Rosnay et C. Revelli (2006) La révolte du pronétariat: Des mass média aux média des masses
http://www.pronetariat.com/sommaire_du_livre/index.html


VIDÉOS - CONFÉRENCES - INTERVIEWS - PODCASTS


Joël de Rosnay - DOCUMENTATION AUDIOVISUELLE - Campus Education

J.de Rosnay Enjeux et défis de la civilisation du numérique pour demain - USI 2009 Session

2020 Les Scénarios du futur  -Vidéos
http://www.scenarios2020.com/

   

  Joël de Rosnay se révèle comme un interprète et théoricien des NTIC ainsi que comme un lucide prophète des transformations qui sont en train de s'opérer dans notre société, notamment en éducation. Ses idées et réflexions apparues dans des articles, des conférences ou des interviews sont rassemblées sur son site Internet: Le carrefour du futur de Joël de Rosnay . Nous proposons le recueil suivant, organisé par thèmes ou mots-clé, que nous considérons d'un grand intérêt critique et méthodologique pour comprendre l'univers d' Internet, ainsi que d'une évidente application aux nouveaux contextes didactiques introduits par les NTIC dans la classe (nous soulignons certains passages):

 

Citations suivantes in:  Répliques: L'utopie du cybermonde - Interview France Culture avec Joël de Rosnay, Paul Virilio et Alain Finkelkraut (1995)
 

                CYBERESPACE /  MÉDIAS / CONTINUITÉ DE L' ÉCRIT

Joël de Rosnay : Le cybermonde ou le cyberespace est un nouvel espace de culture ou un nouvel espace d'oppression. Un nouvel espace de développement humain ou un nouvel espace d'exclusion, fondé sur la convergence de plusieurs technologies issues du numérique et qui rapproche plusieurs supports. Les quatre supports principaux sont l'écrit (le livre), la télévision, le téléphone et l'ordinateur. C'est la convergence de ces quatre secteurs qui crée ce que l'on appelle le cyberespace.
Je voudrais le situer dans la continuité de l'écrit. Nous avons d'abord eu l'espace du livre qui a extériorisé la pensée par l'écriture. Ensuite nous avons connu un deuxième média extrêmement puissant qui s'appelle la radio, puis le téléphone, média unidirectionnel entre deux personnes. La télévision. Et aujourd'hui, grâce à l'ordinateur multimédia (on en reparlera) qui permet de traiter l'image, le texte et le son, grâce à la connexion de cet ordinateur multimédia aux réseaux mondiaux de téléphone, les personnes peuvent contrôler éventuellement l'information qu'elles produisent.
Trois mots caractérisent le cyberespace: accélération, foisonnement et intéractivité. L'accélération: cela va de plus en plus vite, donc cela interroge et crée des exclusions. Le foisonnement: cela crée des diversités extrêmes allant du pire au meilleur. L'intéractivité: pour la première fois l'homme a la possibilité de contrôler le média de communication avec lequel il agit.

                INFORMATION / VERTIGE /  INTÉGRER DANS DES PRATIQUES

J.de R.   Je termine ma réaction sur l'information. Je partage tout à fait ce que dit Paul Virilio. Brasser de l'information n'est pas acquérir des savoirs. Brasser de l'information sur Internet conduit à une sorte de vertige: l'information finit par tuer l'information. Il y en a trop. Et trop d'information tue l'information. L'important est d'intégrer ces informations dans des savoirs et ces savoirs dans des cultures. C'est à dire dans des pratiques qui donnent du sens à ce que l'on fait dans sa vie et dans sa profession. C'est tout l'art de l'enseignant de demain: aider le navigateur de ces nouveaux espaces à intégrer des savoirs dans des cultures et des cultures dans des pratiques. Sinon l'information n'est que zappable et donc inutile.
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J. de R. :   On peut ou résister en évitant de se laisser submerger par elle ou nager, naviguer. Je reprends ce que j'ai dit tout à l'heure. L'information n'est rien si elle n'est pas intégrée dans des savoirs, dans des connaissances, dans des cultures.
 

                        TECHNIQUES  /  OUVERTURE

J de R : ...Et quand le livre est arrivé il y en a encore qui ont dit "On va s'enfermer dans le livre. On ne se parlera plus puisque les gens vont s'enfermer entre deux feuilles de papier." Et on a vu que le livre a ouvert un nouvel espace de l'imaginaire. Je pense qu'il en est de même de ces techniques. Elles ouvrent de nouveaux espaces. Il faut les maîtriser pour mieux les comprendre. Vivre en symbiose en certains cas et offrir une résistance forte dans d'autres. Ce que vous appelez l'exception scolaire, j'y adhère d'une certaine manière. Je pense que ces technologies ne doivent pas envahir la classe par effet de mode. Il faut les rationaliser pour les utiliser de manière à faire passer la rigueur et la logique qui sont l'essentiel de la formation pédagogique.
 

     LA CLASSE:  RÉELLE / VIRTUELLE

A.F.   Par exemple: la classe. La classe doit être à la fois réelle et virtuelle. Virtuelle car la classe sur les réseaux offre des accès à des informations, la communication avec d'autres classes, l'accès à des images qui sont évidemment utiles pour un cours. Mais l'école réelle est indispensable pour trois choses : la socialisation, la coéducation et l'intégration des cultures. Pour cela elle est irremplaçable. Et j'ajouterai à cela le caractère affectif, sentimental, sensuel de la relation humaine. Il ne se retrouve pas toujours, bien entendu, et pour longtemps encore, sur les réseaux. D'où l'importance de la complémentarité entre le réel et le virtuel. Mais aussi l'importance de faire la critique des risques de dérives dans des "limbes électroniques" dans lesquelles nous deviendrions des zombies errant indéfiniment.

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 L’enjeu majeur reste la construction d’une complémentarité entre le réel et le virtuel. Le réel favorise la convivialité, le lien social, la sensibilité et l’émotion sans lesquels il n’y a pas d’exercice de l’intelligence. Le virtuel facilite l’accès à l’information, l’interactivité et l’intercréativité, la vitesse de remontée des informations ou l’efficacité du temps réel. Les deux doivent aller de pair dans une société de l’information bien équilibrée. Ceci est valable, tant pour le domaine de l’éducation que pour celui de l’information ou de l’exercice de la démocratie. (in La société de l’information au XXIe siècle)
 

Citations suivantes in :  Rosnay, J. de (1996) "Passions sur Internet", Revue transversales Science Culture - Propos recueillis par Véronique KLECK http://www.carrefour-du-futur.com/interviews/passions-sur-internet/
 

                       INFO-POLLUTION   /  HIÉRARCHISER   /  MÉTHODES /  BOUSSOLLES                 .

Joël de Rosnay:  Paradoxalement il y a une autre forme d'enfermement qui est un enfermement face à un espace infini. C'est ce que j'appelle l'info-pollution. C'est une nouvelle forme de pollution des cerveaux par l'excès d'information. Et cette pollution nous donne l'impression que nous sommes face à un océan infini d'information sur lequel il va nous falloir "naviguer". Ce terme est important. Il est très utilisé par les éducateurs d'aujourd'hui, par ceux qui surfent sur les réseaux. Naviguer veut dire tenir un cap, tenir compte des courants, des vents, savoir hisser la voile au bon moment, savoir lire une carte, un sonar, un radar. Et aujourd'hui tous ceux qui surfent sur les réseaux d'information sont face à un risque d'info-pollution parce qu'on ne sait pas hiérarchiser l'information, on ne sait pas naviguer. Notre rôle est donc de leur apprendre à lire des cartes, à tenir des caps et à hiérarchiser l'information en pratiquant une "diététique de l'information".
Qu'est-ce-que la diététique ? C'est sélectionner parmi une pléthore alimentaire qui est donnée à quelques pays et pas à tous, de sélectionner ce qui est le plus utile pour leur vie et pour leur énergie. Eh bien il nous faut inventer aujourd'hui une diététique de l'information.
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 L'une des phrases qui reviennent le plus souvent lorsque l'on essaye de faire se connecter des personnes non familiarisées avec l'Internet, est : «je suis perdu, je ne sais pas où aller, je me noie. Aidez-moi à nager ! »
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L'un des dangers les plus graves qui guettent l'Internet est l'étouffement sous son propre poids d'informations, car trop d'information crée une sorte de saturation, et on ne parvient plus à extraire le signal du bruit.

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   Face à cette nouvelle forme de pollution des cerveaux, que j'ai appelée «l'infopollution», il nous faut donc des méthodes de protection et d'usage. La diététique permet de rendre l'information pertinente. Elle est comme la diététique alimentaire. Elle consiste à appliquer certaines règles dans la pratique d'Internet, qui peut se résumer en trois activités principales : l'exploration, le tourisme, la recherche.

- Explorer, c'est prendre un coupe-coupe, aller dans la jungle et tailler. On ne sait pas où l'on va, on peut marcher sur un serpent ou tomber dans un trou.

- Faire du tourisme, c'est s'en remettre à des «Tour operators» virtuels qui vous guident d'un site à l'autre. En cliquant sur des pages très bien faites, on suit de liens en liens tout ce que l'on nous dit de faire.C'est agréable, mais c'est du voyage guidé. Personnellement, je préfère me balader avec mon VTT!

- Chercher implique que l'on sache ce que l'on veut et quels outils de recherche utiliser.
 

La prolifération des média et des sources d’in-formation ainsi que la difficulté liée au processus de « fiabilisation » font que désormais n’importe qui peut, même en toute bonne foi, être un vecteur de désinformation. Avec les informations colportées par Internet, le phénomène a atteint son paroxysme. Idéalement, il faudrait être « méfiant » vis-à-vis de toute information disponible sur le Web et disposer d’outils et de méthodes pour en vérifier la fiabilité et la pertinence. Cela n’est pas toujours ni réaliste, ni réalisable. (in La révolte du pronétariat: 107)
 

USAGERS D' INTERNET /  GESTION DE L' INFORMATION

 Or, avec la montée rapide de l'Internet, les usagers deviennent à la fois consommateurs, créateurs et producteurs. Les structures politiques ne savent pas comment gérer ces gens-là. Elles savent gérer des électeurs, des manifestants, des consommateurs, et non des personnes responsables, informées, diverses et variées, qui veulent participer à la créativité d'ensemble et élever l'intelligence collective - ou au contraire s'abrutir collectivement. La question de l'accès à l'Internet, pensée en termes de fournisseur d'accès donnant à tous la possibilité d'être sur le Web, n'est plus la question essentielle. Le problème n'est plus d'être sur le Web, mais de gérer les centaines, les milliers, les dizaines de milliers, les millions d'informations qui sont demandées par jour sur certains sites et qui représentent la volonté de chaque personne d'avoir une réponse personnalisée.

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                                                                    *    *    *

Citations suivantes in:  Rosnay, J. de (1998) "Internet dans 5 ans". Débat en direct dans l'auditorium d'AOL France, le 8 décembre1998.
 Réponses aux questions des utilisateurs d'AOL et des internautes.  http://www.carrefour-du-futur.com/interviews/internet-dans-5-ans/
 

                 INTERNET COMME SYSTÈME DE COMMUNICATION

Joël de Rosnay : Internet n'est pas un réseau, mais un protocole informatique qui permet à des ordinateurs très différents de partager des ressources à l'échelle internationale, en utilisant aujourd'hui les 700 millions de lignes du réseau téléphonique. Il faut donc considérer internet comme un système de communication plutôt qu'une technique de communication. J'ajouterais même que c'est un "écosystème informationnel", un nouvel espace-temps, un " cyber-espace-temps ". Son avenir est donc illimité, comme celui de l'imprimerie, de la télévision, qui se poursuivront même si d'autre techniques assureront, dans certains cas, les relais.

                     INTERNET  ET INTER-CRÉATIVITÉ

Joël de Rosnay : La force d'internet, ce n'est pas seulement l'interactivité, mais l'inter-créativité. Chacun peut être à la fois créateur d'information et récepteur, alors que dans les systèmes de réception pyramidale d'information (exemple : la télé, l'édition ou la presse), nous sommes généralement des récepteurs passifs.

                     NAVIGATION STÉRILE  /  MÉDIATION DES ENSEIGNANTS

 Brasser de l'information ne signifie pas "acquérir des savoirs". Surfer sur internet, si cette activité n'est pas contextualisée ou encadrée, peut conduire à un papillonnage stérile, analogue au zapping à la télé. D'où l'importance, à mes yeux, d'intégrer des données dans des informations, des informations dans des savoirs, des savoirs dans des connaissances, et des connaissances dans des cultures. Grâce à ce processus, surfer sur internet peut être extrêmement fécond, mais cette action implique une médiation, et c'est là où l'on retrouve le rôle fondamental des enseignants, des parents, du grand frère ou de la grande sœur, ou à l'inverse de la petite sœur de 12 ans qui en sait beaucoup plus que ses parents.

                                                                                   *      *      *

Citations suivantes in: Rosnay, J. de (1998) "La société de l’information au XXIe siècle : enjeux, promesses et défis". Article  publié dans la revue Ramsès 2000 en novembre 1999 avec l'aimable autorisation de l'Ifri et de Dunod.
 

                        AMBIVALENCES  ET PARADOXES D' INTERNET

 Les réseaux multimédias interactifs isolent et rapprochent à la fois. Ils doivent être en partie contrôlés par le haut, c’est-à-dire par les gouvernements, mais aussi par le bas, grâce à la mobilisation des usagers autour d’un certain nombre de valeurs et de contraintes. Il peut y avoir homogénéisation des langues et des cultures, notamment par la pratique répandue de l’anglais, mais en même temps on assiste à une émergence de la diversité et de la variété. De nombreux sites tiennent à utiliser la langue du pays où ils se trouvent. Des millions de pages personnelles fleurissent sur le web. Chacun cherche à s’exprimer à sa manière et selon ses goûts.

                 USAGERS D' INTERNET:  ACTIFS ET CRÉATIFS  /   UN RÉSEAU PENSANT

Autre modification profonde des usages : l’accessibilité à l’information. Le mode classique de consommation d’informations se réalise par la diffusion des émetteurs vers les récepteurs. C’est le cas, bien sûr, de la télévision. C’est aussi celui de la radio ou de l’édition, qu’il s'agisse de livres, de journaux ou de magazines. L’usager adopte alors une attitude passive. Certes, il peut feuilleter des livres ou des magazines dans une librairie ou dans une bibliothèque, mais il n'a aucune possibilité d'interaction avec le média. Avec la télévision, sa capacité de navigation est encore plus réduite puisqu’il ne peut que zapper d’une chaîne à l’autre. En revanche, sur Internet l’usager a la possibilité de créer de l'information. De passif il devient actif et même interactif, ou plus encore, intercréatif. Il devient émetteur d'informations et peut explorer l'information proposée par les autres. Ces pratiques remplacent la logique traditionnelle de diffusion, par une logique de navigation et donc de responsabilisation face à la masse des informations proposées. On voit ainsi les différences, mais aussi la complémentarité, entre une collectivité publique et une communauté virtuelle. La première est un ensemble d'individus gérés de manière pyramidale par une voie hiérarchique traditionnelle, la seconde, un réseau transversal de personnes qui communiquent sous la forme d’un " réseau pensant ".
 

   Chaque fois qu’une personne met sur le Web une photo, un article, crée un tag ou envoie des liens cliquables dans un e-mail, elle contribue à créer une nouvelle « idée » dans le cerveau planétaire du Cybionte. Quand une personne clique sur une page, modifie un blog, rédige un commentaire, elle reprogramme le métaordinateur de l’intérieur. De la même manière, chaque fois qu’une personne crée un lien, enregistre un favori ou ajoute une adresse e-mail dans ses contacts, elle contribue à renforcer des liens physiques, presque « biologiques » ou « cyberneurologiques ». Et cela selon un processus analogue au processus d’apprentissage qui, dans le cerveau, renforce certaines connexions entre des neurones, contribuant à la mémorisation des informations et des émotions. (in La révolte du pronétariat:206)
 

                  IMPACT SUR L' EDUCATION    /  USAGERS ACTIFS

 L’impact des réseaux interactifs multimédia se fera sentir encore plus fortement dans les domaines de l’information, de l’éducation et de la culture. La logique actuelle d’accès à l’information est une logique de diffusion. Chaînes de télévision, de radio ou maisons d’édition émettent vers leurs téléspectateurs, auditeurs ou lecteurs de manière unilatérale, du haut de la pyramide vers sa base. La logique émergente résultant de la société de l’information est une logique de navigation. Loin d’être passifs à la base de la pyramide, récepteurs d’informations sans être capables d’échanges et d’interactions, les usagers deviennent actifs puisqu’ils doivent non seulement sélectionner les sources interactives d’informations, mais aussi entrer en contact avec d’autres usagers susceptibles de les aider.
 

                           RÉSISTENCE DES ÉLITES SCIENTIFIQUES

 Ces problèmes structurels et culturels sont caractéristiques des sociétés fondées sur un modèle pyramidal de gestion et de contrôle. Certains pouvoirs, élus, nommés ou cooptés, se sentent menacés par la société de l’information. Souvent ils s’en méfient car elle semble les diluer dans un réseau difficilement contrôlable. Les principales résistances à la société de l’information et plus particulièrement à l’essor d’Internet sont venus d’élites politiques, industrielles, scientifiques ou technocratiques qui se sont senties menacées dans l’exercice de leurs privilèges. On peut donc considérer que ces résistances relèvent plus de la culture que de l’économique, plus des structures que des fonctionnalités de nature industrielle ou commerciale.

                         IMPORTANCE DE LA CLASSE  /   LE PROFESSEUR MÉDIATEUR

 Plutôt que de se rendre en un lieu pour écouter un détenteur unique de savoirs, les élèves peuvent naviguer sur les réseaux à la recherche des informations qui leur permettront de construire leurs savoirs et leurs connaissances. Le risque est de brasser des informations en " surfant " d’un site à l’autre plutôt que d’acquérir des savoirs, d’où l’importance de la classe, de son rôle de socialisation, de coéducation et d’intégration culturelle, et aussi celle du professeur, médiateur et catalyseur d’intelligence plutôt qu’émetteur d’informations unilatérales. Avec la pratique des réseaux, le professeur peut se transformer en passeur plutôt que de se cantonner dans son rôle traditionnel de pasteur. Il aide à faire émerger l’intelligence collective de sa classe, à orienter ses élèves de manière socratique en éclairant les chemins de la connaissance.
 

                     IMPLICATIONS  PÉDAGOGIQUES
                      UN NOUVEAU SYSTÈME DE COMMUNICATION: LA CLASSE, LE PROF ET INTERNET

 Les réseaux interactifs de la société de l’information ne sont plus seulement des outils providentiels de diffusion des savoirs, mais des éléments qui viennent s’inscrire au sein d’un projet pédagogique incluant les modes de communication les mieux adaptés. La classe, le professeur et Internet constituent un nouveau système de communication interactif permettant d’intégrer des données dans des informations, des informations dans des savoirs, des savoirs dans des connaissances et des connaissances dans des cultures. Cette intégration progressive est représentative de l’acquisition d’une culture moderne. Elle se distingue de la simple culture des cultivés " qui savent des petits riens sur tout " ou de celle des spécialistes qui " savent tout sur des petits riens ". La société de l’information suscite la réflexion sur un plan ou un projet capable d’inclure les éléments technologiques amplifiant le rôle traditionnel du professeur.
 

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Michel Serres et les nouvelles technologies

        De l’oralité aux TIC, les révolutions du traitement de l’information
À l’époque du « stade oral », comme l’appelle M. Serres, c’est à dire avant l’invention de l’écriture, le support de l’information était le corps humain. Le message faisait littéralement corps avec son émetteur (transmission par le geste, la voix…) et avec son récepteur (réception via les sens et stockage dans la mémoire personnelle). Depuis l’invention de l’écriture, puis de l’imprimerie, il y a dissociation entre le corps et le message. La création de supports externes, d’abord exemplaires uniques puis diffusés via les techniques d’impression, ont occasionné de considérables révolutions culturelles. M. Serres n’hésite pas à affirmer que l’Etat, le commerce, le droit, les religions, la pédagogie… sont les enfants de l’écriture et se sont ensuite transformés à mesure que l’accès aux supports de connaissances s’élargissait à des groupes de plus en plus nombreux de population.
Aujourd’hui, l’irruption des TIC, la dématérialisation et le stockage infini des informations entraînent une nouvelle révolution culturelle.
La majorité de nos repères spatio-temporels et de nos règles de vie en communauté sont touchés. M. Serres en donne de multiples exemples, grâce à de brillantes analogies entre le web et d’anciens espaces de non-droit qui ont pourtant vu émerger de nouvelles formes de vie en société.
Mais la révolution ne touche pas seulement ce que nous produisons ; elle touche également nos processus cognitifs, comme toutes celles qui ont modifié le couplage entre support et message.

       Le virtuel n’est l’ennemi ni de l’apprentissage, ni du plaisir
M. Serres ne prétend pas donner les clés de la révolution en cours ; mais il attire notre attention sur le fait même qu’elle existe, et que nous sommes loin d’en avoir vécu tous les effets. Ce qui invite à ne pas s’arc-bouter sur les modalités anciennes d’accès à la connaissance et d’apprentissage. À la fin de sa conférence, répondant à une question de la salle, M. Serres évoque l’enseignement à distance et « la perte du corps » : un enseignant physiquement présent constitue t-il un vecteur d’apprentissage plus efficace qu’un cours en ligne ? Pas nécessairement, répond t-il : l’interaction humaine est porteuse du meilleur comme du pire… Il insiste sur le fait que le virtuel était présent dans nos vies bien avant l’arrivée des TIC, par le biais de l’imagination : ce que nous imaginons ne nous procure t-il pas souvent un plaisir équivalent, voire supérieur, à ce que nous réalisons effectivement ?
         Source:  Michel Serres: les TIC nous ont libéré de l’écrasante obligation de nous souvenir.  Thot-Cursus,  2009.
 

                    OBSTACLES AU SAVOIR
          "(Le réseau) mettra la possibilité de savoir à la disposition de tous. Au fond, nous étions démocrates pour tout,
         sauf pour le savoir. Il était défendu, non seulement par des distances, mais aussi par  des obstacles: "le mérite",
          l'idée qu'il faut être intelligent. Rien ne vous empêche maintenant de créer pour ATD Quart Monde, un serveur que
          les gens pourront consulter  gratuitement.

          C'est une nouveauté aussi grande qu'à l'époque de l'imprimerie où le savoir n'était qu'à  la disposition de très
          peu de personnes. Mais il est allé à ceux qui pouvaient se payer  les livres. Maintenant, il va à tous, en tous lieux,
          et c'est un très très grand espoir, un espoir de type démocratique..."

                    SECRET D' INFORMATION  FACE À  LIBRE CIRCULATION
"Une fois que l'information circule, il ne peut plus y avoir de rareté nulle part. Le réseau est un lieu où l'on ne cache plus rien. Mon grand espoir est que sur le réseau, le vrai pirate soit le pirate de la vérité, c'est-à-dire qu'il y lance tout. La disparition du secret complet était un phénomène absolument imprévu il y a dix ou vingt ans. Aujourd'hui encore, les grandes firmes achètent des savants, des secrets de fabrication, et c'est une des difficultés de la recherche scientifique.

En fait, il va naître une nouvelle manière d'appréhender le savoir dont nous n'avons pas idée. Car c'est la tête humaine qui change fondamentalement, comme elle a changé à la Renaissance. Savez-vous que la transmission de pans entiers de science est en train de s'effondrer en ce moment?"
                      RÉSISTANCE DE L' ÉCOLE
"On est à la veille de la plus grande révolution pédagogique de l'histoire. Il faudra changer nos structures d'enseignement. L'école a changé chaque fois que l'on a changé de support. Le support ne dépend pas de la pédagogie, mais la pédagogie dépend du support. La plus grande révolution pédagogique a eu lieu lors de l'invention de l'écriture chez le Grecs. Et puis, les grandes civilisations qui ont inventé le rouleau chez les Juifs ou les hiéroglyphes chez les Égyptiens, ont parallèlement inventé l'école biblique, les scribes..."
                       CHANGEMENTS À VENIR
"L'homme se promènera dans le volume de l'information comme il se promène dans les forêts et les montagnes, pour explorer le monde physique. Jusqu'ici, le savoir était un lieu d'apprentissage de la déduction, de l'induction, de la mémoire. Il devient aujourd'hui un lieu de promenade. Cela n'est jamais arrivé".
 "Aujourd'hui, un nouveau support apparaît, un sens va apparaître. Il n'est pas prédonné aux canaux dans lesquels on le fait passer. Ce sont les canaux qui précèdent le sens, qui fabriquent le sens, et tout le monde sera stupéfait de découvrir qu'un sens nouveau est apparu. Inutile de le chercher aujourd'hui, il est absent de notre monde. Ce n'est pas vous qui le trouverez. Ce sont vos enfants ou vos petits-enfants..."
        Source:  M. Serres:  La rédemption du savoir (1997). Revue Quart Monde, nº 163.
 

VOIR AUSSI:

Michel Serres: nouveaux défis de l'éducation  - Dossier Campus Education
http://flecampus.ning.com/profiles/blogs/michel-serres-defis-education

Les nouvelles technologies de l'information - Audition de M. Serres, accompagné de M. Authier
http://www.senat.fr/rap/r97-331-2/r97-331-2_mono.html#toc322

Conférence Vidéo / Audio - Michel Serres (2005): les nouvelles technologies, que nous apportent-elles ?
http://interstices.info/jcms/c_15918/les-nouvelles-technologies-que-nous-apportent-elles

Conférence Vidéo / Audio - M. Serres (2007): Les nouvelles technologies: révolution culturelle et cognitive
http://youtu.be/ZCBB0QEmT5g    -    Archive ram  -  Conférence

Emissions avec Michel Serres sur Canal Académie
http://www.canalacademie.com/idm609-+-Michel-Serres-+.html

Video Journée du Livre à Felletin (2012): Michel Serres: Petite Poucette
http://youtu.be/OsKEs1USzdg

Michel Serres - Dossier Encyclopédie de l'Agora
http://agora.qc.ca/dossiers/Michel_Serres

 
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Edgar Morin et l'éducation du futur

Dossier Audiovisuel Edgar Morin et Education - Campus Education
http://flecampus.ning.com/profiles/blogs/edgar-morin-et-education

Conférence Vidéo Edgar Morin (2003) - Internet dans le bon sens
Sommet mondial sur la société de l'information: Conférences et Tables Rondes
http://archives-canalc2.u-strasbg.fr/video.asp?idvideo=2476

Rencontres avec Edgar Morin - 4 Conférences - Université de Grenoble
http://podcast.grenet.fr/podcast/rencontres-avec-edgar-morin/

Archives France Culture sur Edgar Morin
https://www.franceculture.fr/personne/edgar-morin

Entretien d'Edgar Morin avec D. Mermet (La-bas.org)
http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1083
Vidéos / Audios / Entretiens /Documentaires sur E. Morin in Le village systemique
http://www.systemique.levillage.org/article.php?sid=251

Les sept savoirs nécessaires à l’éducation du futur - UNESCO
http://unesdoc.unesco.org/images/0011/001177/117740fo.pdf

Edgar Morin - Multiversidad Mundo Real  http://www.edgarmorinmultiversidad.org/

Wikipédia - Edgar Morin http://fr.wikipedia.org/wiki/Edgar_Morin
 
 




Tim Berners-Lee

Tim Berners-Lee on the next Web -  Conférence Video
http://www.ted.com/talks/tim_berners_lee_on_the_next_web.html
Tim Berners-Lee invented the World Wide Web. He leads the World Wide Web Consortium, overseeing the Web's standards and development.
For his next project, he's building a web for open, linked data that could do for numbers what the Web did for words, pictures, video: unlock our data and reframe the way we use it together.

Campus Party 2009 - Entrevista Coletiva de Tim Berners-Lee (Vidéos)
http://www.youtube.com/watch?v=0a0RcuFOqQU
 

                    INTERNET: COMMUNIQUER ET PARTAGER LES CONNAISSANCES

     L’idée du Web est de créer un espace d’information où les gens  peuvent communiquer, et d’une façon bien précise: en partageant  leurs connaissances. Le Web est bien plus une innovation sociale que technique. Il n’a rien changé de fondamental dans la manière de penser, de lire et de communiquer des êtres humains. Mais il a considérablement élargi leurs choix en fournissant de l’information. Le Web permet un tas de choses, depuis la simple lecture d’un journal quelque part dans un village isolé jusqu’à des collaborations accrues entre des individus de pays différents.
 

              SUR LA FIABILITÉ DE L'INFORMATION EN LIGNE

Certaines technologies, que nous n’utilisons pas assez, sont  capables de donner des indications sur la fiabilité d’un site ou d’un interlocuteur. Des outils encore plus perfectionnés verront bientôt le jour. Avec les navigateurs de nouvelle génération et la signature électronique, on sera bientôt en mesure de vérifier qu’un document ou un site est bien mis en ligne par la bonne personne. Pour le  courrier électronique, les nouveaux protocoles de communication, plus sûrs, permettent d’être certain que personne ne s’y est introduit ni n’a altéré le message en cours de route.  Maintenant, la question reste de savoir si telle ou telle source découverte sur le Web est fiable ou pas. C’est impossible. Rien ne permet pour l’instant de le vérifier. Comment croire quelqu’un qu’on ne connaît pas? Il faut que les gens apprennent à qui se fier sur le réseau.   Prenez un livre. Vous le lisez parce que des gens fiables vous l’ont recommandé. De même, une personne de votre connaissance peut vous conseiller un site. La confiance se tisse d’un individu à un autre. Il faut créer un «Web de la confiance».
in T.Berners-Lee "J''ai fait un rêve" Interview dans Le Courrier de l' UNESCO (1999)

                  WEB SOCIAL

  El Web es más una creación social que técnica. Yo lo diseñé por su efecto social para ayudar a que la gente trabajase junta - y no como un juguete técnico. El objetivo último del Web es apoyar y mejorar nuestra entretejida existencia en el mundo. Nos agrupamos en familias, asociaciones y empresas. Tenemos confianza en cosas que están a kilómetros y no la tenemos en cosas que están a la vuelta de la esquina. Lo que creemos, aprobamos, aceptamos y de lo que dependemos es representable y, cada vez más, está representado en el Web.

   Lo importante de trabajar en equipo en una red es que funcionamos en grupos: en grupos de dos, de veinte o de veinte millones. Tenemos que aprender cómo hacer esto en el Web. La integridad del propio grupo es clave para la existencia de ese grupo, y esa integridad trae consigo privacidad y confidencialidad. La privacidad tiene que ver con la habilidad de cada persona para dictar lo que puede o no puede hacer con su información personal. No hay excusa para que las políticas de privacidad no sean consensuales, porque escribir, comprobar y aceptar esas políticas puede hacerse de manera automática.      in T.Berners-Lee, Tejiendo la red; cap.10: Una red de gente
 

The web site of Tim Berners-Lee
The future of the Web - LCS 35th anniversary talk transcript
Realizing the full potential of the web (1997)
Weaving the Web by Tim Berners-Lee with Mark Fischetti, Hardback
Cap. 10: Una red de gente - T. Berners-Lee
Tim Berners-Lee  The Infinite History del MIT
Internet Pioneers: Tim Berners-Lee
T.Berners-Lee (2010) Longue vie au web (Framablog) - Long Live the Web (Scientific American)
Discurs a Honoris Causa UOC Tim Berners-Lee - Manuel Castells
T.Berners-Lee  in Auto-défense intellectuelle


 


 
 

Pierre Lévy et l' intelligence collective

DOSSIER AUDIOVISUEL PIERRE LÉVY - Campus Education

Sur les chemins du virtuel - La Découverte, Paris, 1995 


  "Le développement de la communication assistée par ordinateur et des réseaux numériques planétaires apparaît comme la réalisation d'un projet plus ou moins bien formulé, celui de la constitution délibérée de formes nouvelles d'intelligence collective, plus souples, plus démocratiques, fondées sur la réciprocité et le respect des singularités. En ce sens, on pourrait définir l'intelligence collective comme une intelligence partout distribuée, continuellement valorisée et mise en synergie en temps réel. Ce nouvel idéal pourrait remplacer l'intelligence artificielle comme mythe mobilisateur du développement des technologies du numérique; et entraîner de surcroît une réorientation des sciences cognitives, de la philosophie de l'esprit et de l'anthropologie vers les questions de l'écologie ou de l'économie de l'intelligence."

                                                                     *      *       *

 "Tout d'abord, nous ne pensons jamais seuls mais toujours dans le courant d'un dialogue ou d'un multilogue, réel ou imaginé. Nous n'exerçons nos facultés mentales supérieures qu'en fonction d'une implication dans des communautés vivantes avec leurs héritages, leurs conflits et leurs projets. En arrière-fond ou sur l'avant-scène, ces communautés sont toujours déjà présentes dans la moindre de nos pensées, qu'elles fournissent des interlocuteurs, des instruments intellectuels ou des objets de réflexion. Connaissances, valeurs et outils transmis par la culture constituent le contexte nourricier, le bain intellectuel et moral à partir duquel les pensées individuelles se développent, tissent leurs petites variations et produisent parfois des innovations majeures.

 Ce sont plus particulièrement les instruments qui nous retiendront d'abord. Il nous est impossible d'exercer notre intelligence indépendamment des langues, langages et systèmes de signes (notations scientifiques, codes visuels, modes musicaux, symbolismes), qui nous sont légués par la culture et que des milliers ou des millions d'autres personnes utilisent avec nous. Ces langages emportent avec eux des manières de découper, de catégoriser et de percevoir le monde, ils contiennent des métaphores qui constituent autant de filtres du donné et de petites machines à interpréter, ils charrient tout un héritage de jugements implicites et de lignes de pensée déjà tracées. Les langues, langages et systèmes de signes induisent nos fonctionnements intellectuels : les communautés qui les ont forgés et fait lentement évoluer pensent en nous. Notre intelligence possède une dimension collective majeure parce que nous sommes des êtres de langage.

 Par ailleurs, les outils et les artefacts qui nous entourent incorporent la mémoire longue de l'humanité. Chaque fois que nous les utilisons, nous faisons donc appel à l'intelligence collective. Les maisons, les voitures, les télévisions et les ordinateurs résument de séculaires lignées de recherche, d'inventions et de découvertes. Ils cristallisent également les trésors d'organisation et de coopération mis en oeuvre pour les produire effectivement.

 Mais les outils ne sont pas seulement des mémoires, ce sont également des machines à percevoir qui peuvent fonctionner à trois niveaux différents : direct, indirect et métaphorique. Directement, les lunettes, microscopes, télescopes, rayons X, téléphones, appareils photo, caméras, télévisions, téléphones, etc., étendent la portée et transforment la nature de nos perceptions. Indirectement, les voitures, les avions ou les réseaux d'ordinateurs (par exemple) modifient profondément notre rapport au monde, et en particulier nos relations à l'espace et au temps, de telle sorte qu'il devient impossible de décider s'ils transforment le monde humain ou notre manière de le percevoir. Enfin, les instruments et artefacts matériels nous offrent quantité de modèles concrets, socialement partagés, à partir desquels nous pouvons appréhender, par métaphore, des phénomènes ou des problèmes plus abstraits. Ainsi, Aristote réfléchissait sur la causalité à partir de l'exemple du potier, les gens du XVIIe siècle se représentaient le corps comme une sorte de mécanisme et nous construisons aujourd'hui des modèles computationnels de la cognition. Les artefacts font participer l'immense labeur des hommes et leur intelligence longue à notre perception du monde, ici et maintenant.

                                                                   *      *    *

 Comme un des principaux effets de la transformation en cours, il apparaît un nouveau dispositif de communication au sein de très larges collectivités déterritorialisées que nous appellerons "communication tous-tous". On peut en faire l'expérience sur Internet, dans les babillards (BBS), les conférences ou forums électroniques, les systèmes pour le travail ou l'apprentissage coopératif, les groupwares ou collecticiels, les mondes virtuels et dans les arbres de connaissances. En effet, le cyberespace en voie de constitution autorise une communication non médiatique à grande échelle qui, à notre sens, constitue une avancée décisive vers des formes nouvelles et plus évoluées d'intelligence collective.

  (...) Selon des modalités encore primitives, mais qui s'affinent d'année en année, le cyberespace offre des instruments de construction coopérative d'un contexte commun dans des groupes nombreux et géographiquement dispersés. La communication se déploie ici selon toute sa dimension pragmatique. Il ne s'agit plus seulement d'une diffusion ou d'un transport de messages mais d'une interaction au sein d'une situation que chacun contribue à modifier ou stabiliser, d'une négociation sur des significations, d'un processus de reconnaissance mutuelle des individus et des groupes via l'activité de communication. Le point capital est ici l'objectivation partielle du monde virtuel de significations livré au partage et à la réinterprétation des participants dans les dispositifs de communication tous-tous. Cette objectivation dynamique d'un contexte collectif est un opérateur d'intelligence collective, une sorte de lien vivant tenant lieu de mémoire, ou de conscience commune. Une subjectivation vivante renvoie à une objectivation dynamique. L'objet commun suscite dialectiquement un sujet collectif.

                                                             *      *     *
L'image satellitaire de notre planète, les informations qui nous en parviennent par une multitude de réseaux mondiaux de capteurs, les modèles informatisés qui intègrent ces données, les simulations qui nous laissent deviner les réactions de la Terre, son histoire, l'inimaginable intimité de sa vie d'une infinie lenteur, opaque, énorme et dispersée, tout cela fait peu à peu surgir, ou ressurgir, dans l'esprit des humains, la figure archaïque de Gaïa. Face à la très ancienne déesse, encore mêlée à sa substance, on peut maintenant presque entendre ou voir penser, croissant sous nos yeux, rapide, crépitant, le grand hypercortex de sa fille, Anthropia.

 Tout autant que la recherche utilitaire d'information, c'est cette sensation vertigineuse de plonger dans le cerveau commun et d'y participer qui explique l'engouement pour Internet. Naviguer dans le cyberespace revient à promener un regard conscient sur l'intériorité chaotique, le ronronnement inlassable, les banales futilités et les fulgurations planétaires de l'intelligence collective. L'accès au processus intellectuel du tout informe celui de chaque partie, individu ou groupe, et alimente en retour celui de l'ensemble. On passe alors de l'intelligence collective au collectif intelligent.

A côté de nombreux aspects négatifs, et notamment le risque de laisser sur le bas-côté de l'autoroute une part disqualifiée de l'humanité, le cyberespace manifeste des propriétés neuves, qui en font un précieux instrument de coordination non hiérarchique, de mise en synergie rapide des intelligences, d'échange de connaissances, de navigation dans les savoirs et d'auto-création délibérée de collectifs intelligents.

                                                                   *      *      *

 La virtualisation de l'intelligence ou la constitution de l'objet
  http://hypermedia.univ-paris8.fr/pierre/virtuel/virt8.htm

L'idéal de l'intelligence collective n'est évidemment pas de diffuser la science et les arts dans l'ensemble de la société, disqualifiant du même coup d'autres types de connaissance ou de sensibilité. Il est de reconnaître que la diversité des activités humaines, sans aucune exclusive, peut et doit être envisagée, traitée, vécue comme "culture", au sens que nous venons d'évoquer. En conséquence, chaque être humain pourrait, devrait, être respecté comme un artiste ou un chercheur dans une république des esprits.

 Un tel programme sonne utopique. Pourtant, la clé de la puissance économique, politique ou même militaire réside aujourd'hui précisément dans la capacité à produire des collectifs intelligents. Je ne nie pas l'existence des relations de pouvoir ou de domination, je tente seulement de les désigner pour ce qu'elles sont : des entraves à la puissance. Car une société partout intelligente sera toujours plus efficiente qu'une société intelligemment dirigée. Le problème n'est pas de savoir si l'on est pour ou contre l'intelligence collective, mais de choisir entre ses différentes formes. Émergente ou imposée d'en haut? Respectueuse des singularités ou homogénéisante? Valorisant et mettant en synergie la diversité des ressources et des compétences ou les disqualifiant au nom d'une rationalité ou d'un modèle dominant?

 

  ARCHIVES VIDEO -  PIERRE LÉVY

Conférence P. Lévy: Inteligencia colectiva para educadores
Organización de Estados Iberoamericanos OEI

CONFÉRENCES PIERRE LÉVY  -  Canal Youtube
  P.Lévy - Intelligence collective - Café FING


Pierre Lévy, E os próximos 50 anos?  XIV FIA 2015
  Pierre Levy  "Open Search Model"

Lévy, P. (1995) Des Arbres de Connaissances  Conférence prononcée à l'université de Caen
Lévy, P. (1995) Sur les chemins du virtuel  - Livre en ligne
Lévy, P. (1998) Cyberculture - Rapport au Conseil de l'Europe 
Lévy, P. (2000) World Philosophie (le marché, le cyberespace, la conscience) - Filosofia  Word
Lévy, P. (2007) L’intelligence possible du XXIème siècle  
Lévy, P. (2011) La sphère sémantique 1: Computation, congnition, économie de l'informtion

P.Lévy (2016) Education et Médias sociaux https://pierrelevyblog.com/2016/10/27/education-et-medias-sociaux/
Pierre Lévy: Pour un modèle scientifique des communautés virtuelles  http://webnetmuseum.org/pdf/com-virt-levy.pdf
Pierre Lévy (2003)  Premier Café Fing - InternetActu    http://www.internetactu.net/index.php?p=3659
Interview P. Lévy (2003) Le futur Web exprimera l'intelligence collective de l'humanité - Journal du Net

Pierre Lévy  Education et cyberculture


Pierre Lévy - Blog  https://pierrelevyblog.com/

Twitter - Pierre Lévy  http://twitter.com/plevy 

Pierre Lévy - Scoop.it http://www.scoop.it/u/pierre-levy

 

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Stephen Downes -  Publications
http://www.downes.ca/me/publications.htm
 

Clic sur l' image pour regarder

VIDEO - Conferencia Stephen Downes (Congreso Internet en el aula 2008)  http://blip.tv/file/1031759

Downes, S. (2005)  E-Learning 2.0; in eLearn Magazine, Association for Computing Machinery, October 16, 2005.[En ligne] Consulté en septembre 2008:  http://www.elearnmag.org/subpage.cfm?section=articles&article=29-1

-le web comme plate-forme, dont le contenu a été créée, partagée, remixé, repurposed, et transmise
-le web comme ..une conversation, composée non seulement de mots mais d'images, vidéo, multimédia
In a nutshell, what was happening was that the Web was shifting from being a medium, in which information was transmitted and consumed, into being a platform, in which content was created, shared, remixed, repurposed, and passed along. And what people were doing with the Web was not merely reading books, listening to the radio or watching TV, but having a conversation, with a vocabulary consisting not just of words but of images, video, multimedia and whatever they could get their hands on. And this became, and looked like, and behaved like, a network.

-ce qui se passe lorsque les étudiants bloguent ... et lisent d'autres blogs.. un réseau d'interactions-formes, un réseau social,   une "communauté de pratique" (Wenger).
Blogging is very different from traditionally assigned learning content. It is much less formal. It is written from a personal point of view, in a personal voice. Students' blog posts are often about something from their own range of interests, rather than on a course topic or assigned project. More importantly, what happens when students blog, and read reach others' blogs, is that a network of interactions forms-much like a social network, and much like Wenger's community of practice.
It's not just blogging. Educators have also taken an interest in podcasting. Some have started broadcasting, such as at McMaster, where engineering professors now host an online show [17].      "We're talking to the download generation," said Peter Smith, associate dean, Faculty of Engineering. "Why not have the option to download information about education and careers the same way you can download music? It untethers content from the Web and lets students access us at their convenience." Moreover, using an online service such as Odeo, Blogomatrix Sparks, or even simply off-the-shelf software, students can create their own podcasts.

-quand l'apprentissage en ligne cesse d'être média, et devient de plus en plus une plate-forme
-non le modèle d' apprentissage en ligne, basé sur le type de contenu, produit par les éditeurs, organisé et structuré en cours, et consommé par les étudiants
mais plutôt un modèle d'apprentissage produit par les étudiants, il vaut mieux une conversation qu'un livre ou un manuel.
What happens when online learning ceases to be like a medium, and becomes more like a platform? What happens when online learning software ceases to be a type of content-consumption tool, where learning is "delivered," and becomes more like a content-authoring tool, where learning is created? The model of e-learning as being a type of content, produced by publishers, organized and structured into courses, and consumed by students, is turned on its head. Insofar as there is content, it is used rather than read— and is, in any case, more likely to be produced by students than courseware authors. And insofar as there is structure, it is more likely to resemble a language or a conversation rather than a book or a manual.
 

 Downes, S. (2007) Learning Networks in Practice,  Emerging Technologies for Learning 2 19-27, British Educational Communications and Technology Agency,  March 22, 2007, [En ligne] Consulté en septembre 2008: http://partners.becta.org.uk/page_documents/research/emerging_technologies07_chapter2.pdf

Learning in communities
Frequently mentioned from Wenger onwards is the occurrence of learning in what have come to be called ‘communities of practice’. According to Wenger, ‘Communities of practice are groups of people who share a concern or a passion for something they do and learn how to do it better as they interact regularly’(6)   p. 20
The student then, through a process of interaction with the practitioners, will begin to practise by replicating what has been modelled, with a process of reflection (the techies would say ‘back propagation’8) providing guidance and correction. p.20
A learning activity is, in essence, a conversation undertaken between the learner and other members of the community. This conversation, in the Web 2.0 era, consists not only of words but of images, video, multimedia and more. This conversation forms a rich tapestry of resources, dynamic and interconnected, created not only by experts, but by all members of the community, including learners.  p.20
... the community is the primary  unit of learning, and that the instruction and the learning resources are secondary, arising out of, and only because of, the community. And, in the Web 2.0 world, it was only a matter of time before they were created by the community.  p.21

Creation, not consumption
Even LMS-based learning recognises that learning is best accomplished through some sort of activity, rather than through rote content consumption and memorisation. That said, the history of online learning is remarkable for its emphasis on content consumption, as evidenced by the activity surrounding course creation and learning object design. George Siemens asserts that ‘As learners move beyond content consumption and into stages of critical thinking, collaboration, and content creation, LMS weaknesses become apparent’.11 Content
creation tools enable the creation of content. What distinguishes the current set of content creation tools is that the content creation occurs, or is largely supported, online, and hence converts the act of creating content into a social and connected act.  p.22
Content creation sites have formed the vanguard of Web 2.0. This movement is based on the idea that the web is a place where people can create and communicate – in other words, to network.  p.23
- pédagogie PLE , nouvelles formes d'apprentissage
The ‘pedagogy’ behind the PLE – if it could be still called that – is that it offers a portal to the world, through which learners can explore and create, according to their own interests and directions, interacting at all times with their friends and community. ‘New forms of learning are based on trying things and action, rather than on more abstract knowledge. ‘Learning becomes as much social as cognitive, as much concrete as abstract, and becomes intertwined with judgment and exploration.’ (Graham Attwell) (12)  p.23
‘Educators play the same sort of role in society as journalists. They are aggregators, assimilators, analysts and advisors. They are middle links in an ecosystem, or as John Hiler puts it, parasites on information produced by others. And they are being impacted by alternative forms of learning in much the same way, for much the same reasons.’(13)  p.23
Context, Not Class    apprendre= dialogue + communication
When learning becomes the creation of content in the context of a community of practice, then learning becomes something that is characterised not by instruction in a classroom, but rather by dialogue and communication within a given context.  p.23
What needs to be understood is that learning environments are multi-disciplinary. That is, environments are not constructed in order to teach geometry or to teach philosophy. A learning environment is similar to some ‘real world’ application or discipline: managing a city, building a house, flying an airplane, setting a budget, solving a crime, for example. p.23
Learning networks
Why this, rather than that? Why the PLE and learning networks, rather than the LMS, the lecture and the class? Taken together, the ideas that underlie the PLE – learning in communities, creation over consumption, and context over class – constitute an instance of a more general approach that may be characterised as ‘learning networks’. p.25
Thus, when we talk about ‘learning networks’ we are talking about networks in two distinct ways: first, we are talking about the use of networks to support learning, and second, we are talking about networks that learn. Though these may seem to be very distinct, the central thesis of ‘learning networks’ as a theory is that these two things are one and the same. p.26
As seen, learning networks therefore depend on a ‘semantic principle’, consisting of four parts:
1. diversity: entities in a network should be diverse
2. autonomy: each entity operates independently of the others.
3. interactivity, or connectedness: the knowledge produced by a network should be the product of an interaction between the members, not a mere aggregation of the members’ perspectives.
4. openness: each entity in a network must be able to contribute to the network, and each entity needs to be able to receive from the network. p. 26
Personal learning environments allow the learner to take their learning out of the classroom and to make it something they can share with the world, to make learning the result of sharing with the world.  (...)   Learning technology that promotes autonomy, encourages diversity, enables interaction and supports openness will, in the main, be more effective than technology that does not.   p.27

Références:
6   Wenger, E.(nd)   Communities of practice a brief introduction. [En ligne] Consulté en septembre 2008:  http://www.ewenger.com/theory/
11   George Siemens (2006), ‘Learning or Management System? A Review of Learning Management System Reviews’, Learning Technologies Centre
12   Attwell, G. (2006)  Personal Learning Environments; [En ligne] Consulté en septembre 2008:   http://project.bazaar.org/2006/06/01/personal-learning-environments/
13   Downes, S. (2002)  Aggregators, Assimilators, Analysts and Advisors    http://www.downes.ca/cgi-bin/page.cgi?post=84

Downes, S. (2010) New Technology Supporting Informal Learning,
Journal of Emerging Technologies in Web Intelligence (JETWI) Vol 2, No 1 (2010): 27-33, [En ligne]  http://www.academypublisher.com/ojs/index.php/jetwi/article/view/02012733/1563

".. learners themselves are changing. There has been much discussion in recent years about the rise of the 'digital native' or of the 'net generation'. It has  even been suggested that our interactions with modern communication technologies change the way we think.
   In part, our best response to the variability and complexity of the subject matter along with the changing nature of the learner is to design systems that are decentralized, to push learning decisions down the hierarchy or out to the edges of the network [10]. This logic, which is characterizing not only new learning but also new approaches to business and management [11], is based on the idea that those who are closest to the situation are in the best position to make decisions about it.
 But there is in addition a second and critical aspect to this wider environment of conversation and interaction. It is not merely to create a network into which to situate episodic learning, but rather, to create a network that learns and thus adapts and reshapes itself based on those conversations and interactions [13]. We need to consider learners not only as the subjects of learning, entities to whom we deliver learning content, but also the sources of
learning, functioning as the perceptual input for the wider network [14].
Learning networks capture an essential element in learning today, the simple fact that we don't know what we want to teach. Indeed, it is often suggested that the best we can manage is to teach students how to learn, and to encourage them to manage their own learning thereafter. But even this principle is subject to changing affordances of technology and changing capabilities of students; how we learn itself is something that changes, and cannot be precisely taught.
More recently, social networking technologies have come to be applied to content and learning management systems [23]. The core of a social networking technology is the capacity to create links between members in a community - to create, in other words, social networks. These links are usually created explicitly, through the declaration of each of the users as 'Friends'. Often, the creation of links is associated with the creation of
content, as in content management systems. The last few years have seen the development of social network services online such as Facebook, Friendster, LinkedIn, and MySpace as well as a service for creating social networks [24].

VIDEOS - Conférences - Interviews

A World to Change
Web 2.0 and Your Own Learning and Development
Stephen Downes about Personal Learning
Stephen Downes sur le cyberapprentissage
Steve's ANTics  - Vidéo Youtube  -  Vidéo sous-titrée Campus FLE
 

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George Siemens
elearnspace. learning, networks, knowledge, technology, community
http://www.elearnspace.org/blog/
 

Regardez la vidéo sous-titrée

George Siemens, professeur au Red River College (RRC) de Winnipeg (Canada), fait des recherches sur les potentiels et transformations des nouvelles technologies dans le domaine de l'éducation: apprentissages, connaissances, réseaux,  communautés. Il est l' auteur de Knowing Knowledge (Google Books - Website Livre) ainsi que des espaces web  www.elearnspace.org  ou  www.connectivism.ca  dans lesquels il apporte des ressources et réflexions sur les enjeux des NTIC pour transformer l’apprentissage.

Categories of eLearning
The Whole Picture of Elearning
Connectivism: Learning as Network-Creation
Requiring Online Learning

     Our learners don’t have the skills they need to learn today. We’ve taught learners how to learn in a classroom, how to memorize, how to take true/false, mutliple choice test, etc. Essentially, we’ve given our learners the skills they need to navigate our education system today. But things are changing, and unfortunately, it appears that our educational institutions are slow in responding (Dave Warlick has recently done some good thinking on this subject with his notion of “flat classrooms”). Our students are graduating with skills that would have served them well 20 years ago. Today, a learner needs a skill set that reflects the environment in which they will be working (The Partnership for 21st Century Skills has some useful publications in this area). The Chronicle recently ran an article on the Governor of Michigan’s requirement that all students must take at least one online course before graduating high school. It’s a start…but far too little. We need to teach learners the skills they will need tomorrow - pattern recognition, not information processing, connection-forming, not content consumption, critical thinking, not memorizing. It’s a huge task, and I don’t feel that many institutions “get it”.

G. Siemens, P. Tittenberger Handbook of Emerging Technologies for Learning
Web 2.0, pédagogie et connectivisme
Connectivisme : Les musées en tant qu'écologies d'apprentissage
G.Siemens, Conociendo el conocimento - Box PDF

VIDEOS - Conférences - Interviews

The impact of connectivism and networked learning - Iowa State University’s ComETS symposium
Social and Connected Learning - Empire State College’s CDL conference
The Impact of Social Software on Learning  - Interview Youtube  -  Vidéo sous-titrée Campus FLE
 


 



Mark Warschauer - University of California
  http://education.uci.edu/markw-bio.html

 "The relationship of technology to educational reform has been an object of much speculation, but less study. One of the most in-depth investigations of this relationship, at least as it applies to computers, was conducted by Sandholtz, Ringstaff, and Dwyer (1997). The authors conducted a ten-year study on the introduction of computers in five US schools in diverse social contexts. Interestingly, their findings paralleled those of Zuboff. They found that the introduction of computers created a dynamic whereby a change in social relations was necessary to fully exploit the new technology. Teachers who were not amenable to new social relations experienced frustrations with using computers and in some cases abandoned using them. But teachers who were able to create more flexible and decentered classrooms featuring project-based activity, collaborative learning, and peer tutoring reaped positive results. Students became much more engaged and motivated and took greater responsibility for their own learning process. And as in the business world, a key element determining the success of reform was the implementors' vision, in this cased defined as teacher beliefs. Teachers' beliefs evolved over time and were affected by the amount of support that teachers got from administrators, the extent of access teachers and their students had to computers, and their initial results that teachers got from introducing computers in their classrooms, as well as teacher's underlying educational philosophy.
A study that I carried out of Internet-enhanced learning in three colleges and universities found similar results (Warschauer, 1999). The study showed that the way that instructors introduced computers was highly dependent on their beliefs about the teaching and learning process. Instructors who believed in student-centered, collaborative learning made use of computers to facilitate that. Instructors who favored a tighly-controlled learning situation attempted to use computers in a way that would facilitate that. In other words, initially all the teachers used computers to try better implement their own vision. But those teachers who were open to a more decentered classroom soon found that the Internet was a powerful tool for implementing that, and they allowed classroom dynamics to emerge that were much more decentered than what had existed in their classes before (due to the possibilities for decentralized communication allowed by the Internet). Meanwhile, a teacher who had tried to use the Internet in a highly controlled way ran into student resistance. The same students who had more obligingly played a passive role without computers and the Internet were less willing to do so in an online, networked classroom. In this case, instead of abandoning the use of computers, the teacher began to reconsider her own beliefs about teaching and learning processes and redesigned her classes to allow students' more authority and control." in Warschauer(2000) Does the Internet bring freedom?  


Publications  http://education.uci.edu/markw-papers.html
http://education.uci.edu/markw-books.html
Research  https://www.digitallearninglab.org/
 





BIBLIOGRAPHIES - PISTES - RESSOURCES


Anderson, Terry  http://cde.athabascau.ca/faculty/terrya.php
Toward a Theory of Online Learning  http://cde.athabascau.ca/online_book/ch2.html
Anderson, T., Elloumni, F. (Eds.) Theory and Practice of Online Learning  http://cde.athabascau.ca/online_book/

Breck, J. (2007) When Educational Resources Are Open, Educational Technology Magazine
http://www.saide.org.za/resources/Library/Breck,%20J%20-%20When%20Educational%20Resources%20Are%20Open.pdf

Cobo Romaní, C., Pardo Kuklinski, H. (2007). Planeta Web 2.0. Inteligencia colectiva o medios fast food.
Grup de Recerca d'Interaccions Digitals, Universitat de Vic. Flacso México. Barcelona/México DF  http://www.planetaweb2.net/

Friesen, N. (2004)  Three Objections to Learning Objects and E-learning Standards, in: McGreal, R. (Ed.) 2004.
Online Education Using Learning Objects. London: Routledge. pp. 59-70. http://www.learningspaces.org/papers/objections.html

Lamb, B. (nd) Abject Learning. Social learning, open education, and petty battles with rivals over power and money..
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Mejias, Ulises (nd)  professor - State University of New York, Oswego   http://blog.ulisesmejias.com/

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O'Reilly's home page http://tim.oreilly.com/

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Wiley, David,  PhD - Brigham Young University   http://davidwiley.org/
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Apprentissage des langues et Réseaux Médias Sociaux - Language learning and social media

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