Une interview audio pour découvrir
un des podcast les plus remarquables et créatifs de la blogosphère
francophone. Nous remercions Christophe Schmitt Odiopod
- Magazine
du podcasting qui nous a laissé le texte de La
Petite interview: Ma Parole ainsi que Désiré Belladonne
qui l'a enregistré pour Tourdetoile.
Cliquez sur le bouton du lecteur pour écouter:
Comment
as-tu découvert le podcasting ? Désiré : Je ne
sais plus exactement comment j’en ai entendu parler au tout début,
mais c’était l’été dernier. Au détour d’un
lien hypertexte, j’ai découvert les sites web de Luc Saint-Elie,
Bertrand Lenôtre et Julien Van Caneghem, puis tous ceux qui se sont
lancé par la suite…
Comment peux-tu définir
ton émission/podcast ? Oulà. Une définition
à peu près valable serait : « un podcast amateur, qui
tente de faire des enregistrements, des sons, des bruitages, des effets
sonores, du mixage, du montage… ».
Comment
t’es venu le concept de ce podcast ? Aucun concept ne m’est venu.
C’est un podcast sans concept, c’est peut-être ça, l’idée
de départ, finalement !
Qu’est-ce qui t’as poussé
à te lancer ? L’envie d’enregistrer pour
enregistrer, la passion du son, le goût du bidouillage.
Quelle plateforme utilises-tu
pour monter ton podcast (Mac, PC…) ? PC, plus par habitude que par
choix délibéré.
Et avec quel matériel/logiciel
? Je me débrouille vraiment
avec des bouts de ficelle… Pour enregistrer, monter, mixer, j’utilise principalement
« Audacity ». Il m’arrive de tester d’autres petits programmes
« libres » de temps en temps aussi. Malheureusement je n’ai
plus de magnétophone pour faire du reportage en ce moment, mais
c’est temporaire. Côté micro, j’utilise un petit micro Sony
ECM DS70P pour les bruitages comme pour les voix (que je conseille d’ailleurs
car très pratique pour enregistrer vite fait bien fait des sons
d’ambiance), à condensateur électret, deux fois uni-directionnel.
Bref, le matériel que j’utilise est pour le moment loin de correspondre
à ce que je fais et à ce que j’ai envie de faire, et je vais
tenter d’y remédier, car ça commencer à me limiter
pas mal.
As-tu un (ou d’autres) podcast
en préparation ? Non, ma femme m’en voudrait
à mort. Mais des idées, oui, j’en ai à la pelle !
A bon entendeur…
Combien
as-tu d’auditeurs, en moyenne, par émission ? Au jour d’aujourd’hui, si je
fais une moyenne, ça tourne autour de 1000 auditeurs par émission.
Mais c’est une moyenne, je le précise : c’est parfois plus, parfois
moins, selon les émissions et surtout selon le moment de la publication
du fichier audio. Mes statistiques indiquent par ailleurs que la fréquentation
demeure en progression constante depuis l’ouverture, et que beaucoup de
gens écoutent depuis le site web. Je suis très content de
ce succès, car j’ai été peu « médiatisé
» au début.
Quel regard
portes-tu sur le podcasting ? Difficile de faire un constat
sur un « phénomène » qui en est encore à
ses balbutiements en France. Mais j’observe que le podcast a souvent été
mal accueilli depuis son apparition ici… « Podcast :
encore un mot barbare, une invention qui n’en est pas une (un fichier audio
sur une page web, c’est vieux comme le web), un effet de mode, un manque
d’accessibilité, ça sert à rien, et puis comment l’écouter,
au juste ? Etc. Etc. » Mais je me rappelle aussi avoir lu ce genre
de réactions à propos des blogs, et de la part de gens qui
ont ouvert des blogs six mois après…
Je pense que
le podcast n’est pas et ne doit pas être le parent pauvre du blog
(ni de la radio d’ailleurs, mais j’y reviendrai) : le podcast n’est ni
le concurrent, ni le successeur du texte ! Il ne doit pas essayer de le
remplacer, ce serait ridicule et aberrant. Il n’est pas son traître,
non plus. Il doit être une forme à part entière, un
moyen d’expression différent, une création sonore qui se
suffit à elle-même, un objet à écouter, une
création ! Il ne faut pas considérer le podcast avec le blog
comme référent. Lorsque j’entends qu’un podcast serait tout
aussi bien en mots sur une page web à lire, alors il ne m’intéresse
pas. Idéalement, le son doit apporter quelque chose que ni le texte,
ni l’image (photo, dessin, vidéo…) ne peuvent apporter.
Historiquement,
il est vrai que le podcast est une sorte d’excroissance ou d’extension
du blog. Dans son fonctionnement, le podcast est une sorte de « blog
audio » comme peut l’être le « blog BD ». Si un
BDblogueur dessine, c’est que c’est le moyen d’expression qui lui va, et
qu’il ne saurait pas faire autrement que d’utiliser celui-là : la
BD lui permettra de dire des choses que le texte ou la photo ne lui permette
pas. C’est pareil pour le podcast, à mon avis. Et je n’ai jamais
entendu personne râler contre les blogs BD… Le podcast n’est certes
pas très « accessible » pour le moment, dans tous les
sens du terme. Son référencement pose des problèmes
sur le web également (quoique l’utilisation de « tags »
pourraient être une solution ?), mais tout ça est en devenir,
et mérite qu’on y réfléchisse, je pense. En revanche,
pour la question du fond, du contenu, du sens, c’est aux podcasteurs de
réfléchir sur leur pratique.
La question
est donc fondamentale : allons-nous laisser sa chance au podcast de devenir
quelque chose d’inouï, de totalement neuf, qui reste à inventer
mais qui prenne sa place, ou allons-nous nous laisser aller vers des schémas
déjà connus, rassurants, bien repérés et redondants
? A mon avis, c’est aux podcasteurs amateurs d’apporter la réponse,
ou des réponses, en dehors des modèles existants (je parle
ici des américains en particulier), en laissant parler leur créativité,
leurs désirs, en tentant des expériences.
Au jour d’aujourd’hui,
je reproche à ceux qui parlent des podcasts (annuaires, classements,
journalistes etc.) de ne pas assez mettre en évidence les catégories
« pros » et « amateurs » : les amateurs se trouvent
de ce fait écrasés, oubliés, et leur travail passe
inaperçu auprès du public qui découvre tout ça.
Les uns et les autres n’ont pas les mêmes objectifs, et ils sont
même parfois complètement opposés ! Oui, il y a (déjà)
des podcasts commerciaux, et des podcasts « libres » : j’en
ai vu !
Je ne fais
pas ici le procès de ceux qui veulent faire du marketing avec le
podcast. Je dis simplement qu’il faut que les amateurs s’emparent du podcast
avant qu’on ne leur vole, il faut qu’ils se l’approprient, qu’ils choisissent
d’en faire autre chose qu’un média supplémentaire de publicité
(par exemple) ou qu’une pâle copie d’un truc déjà existant,
une imitation d’un modèle « pro ». Il faut y réfléchir,
en discuter, en débattre. Je suis personnellement au cœur de ces
problématiques puisque je me suis lancé dans l’aventure,
et il n’est pas facile d’aborder le sujet… Il nous échappe et nous
déstabilise un peu, car il interroge notre capacité à
nous arracher à nos repères culturels, mais nous place aussi
face à notre capacité créatrice, notre autocensure,
nos limites etc.
Je ne sais
pas si j’ai été bien clair, car j’ai essayé de traduire
quelque chose que je ressens un peu confusément.
Et le vidéocasting
? C’est sympa aussi, vu du dehors,
mais ça m’intéresse beaucoup moins. J’aime le son car il
incite l’auditeur à se créer lui-même ses propres images,
à l’emmener ailleurs. On peut bidouiller la vidéo aussi,
bien sûr, faire des choses très créatives, mais je
trouve aussi le son beaucoup plus sensuel que la vidéo. Mais là,
c’est une question de sensibilité. Le vidéocasting a toutes
ses chances, lui aussi, à sa manière, de fonctionner auprès
du public, mais c’est encore une autre histoire…
Penses-tu
faire du vidéocasting ? Non, jamais. Je ne pense pas
« blogging », puis « podcasting », puis «
videocasting »… Ce n’est pas une suite logique pour moi, ni même
une évolution naturelle. Je n’ai pas du tout les mêmes affinités
avec un écran qu’avec mes oreilles. Le son n’est pas une histoire
passagère pour moi, j’en suis tout simplement fada depuis tout petit.
Trouves-tu
un intérêt à figurer dans le Top 20 de l’iTMS ? Moi je joue au yo-yo dans ce
classement, apparemment… Bah, c’est un truc bizarre, ce Top 20… C’est peut-être
un atout pour se faire connaître, à partir du moment où
l’on souhaite être « vu » davantage. Il fait partie des
moyens de promotion des podcasts francophones, qui sont insuffisamment
nombreux, alors il faut s’en servir.
Personnellement,
à partir du moment où j’ai des retours (commentaires, emails)
intéressants de ceux qui m’écoutent, ça me suffit
pour continuer.
Comment
vois-tu évoluer le podcasting dans les mois et les années
à venir ? Franchement ? Plutôt
mal, par rapport à l’idée que j’en ai. Sauf s’il y a une
mobilisation des auditeurs et des éditeurs amateurs de podcasts.
Mais honnêtement, il y a de fortes chances que le podcasting soit
récupéré, détourné, avant même
d’être inventé. Donc pessimiste, sur ce coup-là, mais
j’aime aussi les bonnes surprises, et ne demande qu’à me tromper.
Que pense-tu des «
petits » podcasts spécifiques ? Avec les podcasts « à
vedettes », je pense que ce sont ces podcasts qui vont avoir le plus
de succès. Leurs auditeurs savent exactement ce qu’ils vont entendre,
et ils perdent donc moins de temps à « attendre » une
émission qui pourraient les toucher davantage sur un « podcast
généraliste ». Si on est passionné de tricot,
alors on ne manquera jamais une seule émission de « Podcast-Tricot
»…
Que penses-tu de l’arrivée
de grosses pointures de type RTL, ZDNet, RMC et autres ? Je ne pense pas que ce sont
de « grosses pointures ». Je pense juste qu’il y a d’un côté
ceux qui font des podcasts en amateurs, et ceux qui le font en professionnels.
Et la seule différence réside dans le fait que les premiers
ne perçoivent pas de rémunération pour ce qu’ils font.
Les professionnels, quel que soit le corps de métier, peuvent tout
à fait mal faire leur travail… Les amateurs, eux, à défaut
d’avoir les moyens dont ils rêvent, ont leurs rêves comme moyens.
La qualité d’un podcast n’est pas le résultat d’un matériel
conséquent et onéreux, ni d’une expérience, ou d’un
savoir-faire… Mais de l’envie, de la passion, et de l’émotion.
Pour
prendre la cas d’RTL : le podcast n’est pour eux (en tout cas pour le moment)
qu’un moyen pas cher de diffuser sur le net des morceaux choisis de leurs
émissions radiodiffusées, et de toucher d’autres auditeurs
(autres tranches d’âge, autres catégories socioprofessionnelles
etc.). On comprend qu’ils s’engouffrent dans la brèche, c’est tout
bénèf’ ! De l’autre côté du poste, cela peut
contenter certains auditeurs qui souhaitent entendre ce genre de résumés
dans leur casque, sur un trajet dans le bus ou le métro… C’est la
mode du zapping !
Personnellement,
je suis loin d’être stupéfait par la « pointuritude
» d’RTL, par exemple : peu d’originalité, qualité du
son médiocre (hors c’est bien ce qui doit faire la différence,
puisqu’on ne l’écoute pas en streaming). RMC, BFM, je n’ai pas encore
écouté, et je n’écouterai sans doute pas, ça
m’intéresse moyen. D’autres vont s’y mettre encore après,
et j’écouterai encore moins si cela fonctionne sur le même
principe. Pourtant, j’adore la radio ! Mais la radio, pour moi, ça
doit être du direct, du live que j’écoute avec des milliers
d’autres gens, en même temps. Et pas un objet sonore archivable,
écoutable plus tard, dans mon intimité.
Quels
sont tes podcasts préférés ? - Arte
radio (mais ils n’embauchent pas, c’est leur principal défaut)
- Radio
nova, « Home radio » - voilà un bel exemple d’initiative
intelligente chez un « pro » de la radio : ils diffusent des
enregistrements amateurs sur leur antenne FM, et sur leur site web ensuite
(re-podcasté, bien sûr) ! C’est très novateur (forcément…),
il faudrait juste peut-être que l’émission soit moins tardive,
et aussi qu’ils laissent des archives consultables, je trouve.
- Sanguine - Bertrand
Lenotre Multi Podcasting - Incipit
Blog - La
cabane au Canada - Carte
postale de... - Comme
ça du Japon
Et
il y en a beaucoup d’autres ! Je vais bientôt publier la liste des
mes podcasts préférés sur ma page web.
Tu écoutes
ces podcasts à l’aide de quel(s) appareil(s) (iPod…) ? Moi je viens du blog, et bizarrement
j’écoute les podcasts auxquels je suis abonné comme je vais
lire mes blogs préférés : je me rend sur la page web,
après avoir reçu l’alerte via mon agrégateur. Ensuite
je télécharge l’émission qui m’intéresse (si
je ne peux pas l’entendre en ligne), l’écoute peut ensuite se faire
plus tard, au calme, quand j’en ai le temps. C’est là tout l’intérêt
du podcast.
Je n’ai pas de baladeur numérique,
et je ne prévois pas d’en acheter prochainement. Mais si on m’en
offre un… pourquoi pas ?
Peux-tu
nous en dire un peu plus sur toi ? Oh ça oui, je pourrai,
oui.
Quel métier
pratiques-tu ? J’exerce un métier sans
rapport avec l’informatique, ni le son. Mais si on me propose un jour de
vivre du podcasting ou de l’enregistrement, je dresserai l’oreille.
Le
podcasting te prend du temps, peux-tu l’estimer ? Quand je suis régulier…
Le fait d’écouter les autres, et d’enregistrer moi-même, ça
doit bien me prendre entre 8 à 10 heures par semaine en moyenne
(mais quand on aime…). Je ne sais pas jusqu’à quand je tiendrai
à ce rythme !
C’est pour cela que les retours
des commentateurs sont si importants : sans être une carotte, ils
donnent du prix à notre investissement. C’est un peu notre récompense,
notre salaire… Mais je sais par expérience qu’il ne faut jamais
compter dessus !
Comment
ton entourage voit-il le podcasting ? Mes proches le voient comme
un monstre chronophage.
D’autres amis ont trouvé
ça très intéressant, et le format très prometteur.
Les gens qui me connaissent
n’ont pas été étonnés que je me tourne vers
cette forme d’expression : « Ah ! ça, c’est un truc qui a
été inventé pour toi ! ».
Laisserons-nous les technologies décider
à notre place?
La 6 ème édition des Journées
GreCO est sans aucun doute l’édition la plus riche de toutes depuis
sa création. Plus de 300 participants ont répondu présent.
Pas moins de 50 porteurs de projets ont animé la galerie des réalisations
et 40 intervenants ont donné vie aux conférences, ateliers
et débats.
L’équipe GreCO ne veut pas laisser
s’évanouir le foisonnement de réflexions issues de ces Journées.
Comment se sont déroulées ces Journées ? Quelles réflexions
en sont sorties, quels sont les points les plus marquants ?
L’archivage vidéo des conférences
et de certains ateliers sur la chaîne Colloques et Conférences
de Canal U, les articles, comptes rendus, photos et les illustrations de
cled'12 permettront aux participants et à tous ceux qui s’intéressent
aux TICE de goûter ou de revivre l’ambiance de ces 6èmes Journées
GreCO.
Une série de 205 modules de 4 minutes
de vidéo destinés aux formateurs.
Chaque séquence vidéo aborde
l'impact des TIC sur les pratiques de la formation, véritable état
des lieux des dispositifs de Formation Ouverte et à Distance en
France.
Témoignages d'acteurs -
Monique Linard Apprendre à apprendre
Atelier de connaissance: Rôle du formateur
Enjeux et limites cognitives des technologies
Limites de l'intelligence des machines
Le projet FLENET - Université
de León propose des pistes et des outils pour faire découvrir
les potentiels des blogs
vidéo en classe de français langue étrangère.
Le développement d'Internet permet aujourd'hui d'intégrer
facilement des documents vidéo dans ces espaces web en pleine expansion
qui sont les weblogs ou carnets web.